Retour vers le passé
Depuis quelques jours, on entend Christos Doulkeridis plaider pour un enseignement bilingue en région de Bruxelles-Capitale. Pour intéressante qu'elle soit, son idée n'est pas neuve. Il est bien trop jeune pour l'avoir connue, mais il fut une époque durant laquelle le bilinguisme dans des écoles bruxelloises était une réalité.
En effet, les plus anciens s'en souviennent peut-être, il fut un temps ou l'enseignement était dispensé dans les deux langues dans les deux écoles de la Ville de Bruxelles que compte Haren. Les instituteurs devaient donc être parfaits bilingues.
Mais si la mixité linguistique était pratiquée dans ces établissements jusque vers la fin des années cinquante, filles et garçons ne fréquentaient pas le même établissement. L'école rue de la paroisse était réservée aux filles tandis que l'actuelle Harenheydeschool, rue de Verdun, accueillait les garçons.
Progressivement, les classes ont été scindées par rôle linguistique pour arriver en 1963 à la division des deux écoles, l'école "des filles" acceuillant les élèves francophones des deux sexes, l'école "des garçons" faisant de même avec les élèves néerlandophones.
Conséquences de l'application des premières lois sur l'emploi des langues, l'école francophone de Haren a vu alors un afflux d'enfants habitant les communes de la périphérie. La Ville de Bruxelles organisa alors avec la STIB des bus de ramassages qui tous les matins allait chercher des élèves à Vilvorde, Machelen et Diegem pour les ramener le soir. Cette disposition resta en vigueur jusque dans les années septante.
L'école paroissiale, lontemps tenue par des religieuses qui avaient leur couvent dans l'enceinte de l'établissement, l'enseignement se donnait dans des classes séparées pour les deux langues.
Si aujourd'hui, vous passez près d'une des deux écoles flamandes de Haren au moment de la sortie des classes, vous entendrez très souvent parler français. En effet, comme dans la plupart des établissements bruxellois de la Vlaamsegemeentschap, nombreux sont les parents francophones qui y inscrivent leurs enfants afin d'en faire de parfaits bilingues.