Je suis "pour" la prison!
Les rumeurs de logements sociaux à la rue du Witloof ont échaudé les esprits. A Haren nous entendons aujourd’hui : « Il faut que la prison vienne, comme cela nous n’aurons pas de logements sociaux à cet endroit! » Pourtant, la ville de Bruxelles voit la prison comme une opportunité pour valoriser le logement dans la rue du Witloof. Les projets de logement sur ce lieux ont jusqu’à présent toujours été refusés (voir débats du conseil communal). On ne peut, parait-il, obliger des gens à vivre près d’une ligne de train de marchandise et en dessous du décollage des avions.
Dans la proposition de la ville pour transformer la prison de Haren en une chance pour le village, on peut lire :
"Actuellement, quelques maisons bordent la rue du Witloof. Si pour le moment, seul du logement dit "complémentaire" est autorisé dans les zones d'industries urbaines, il est probable qu'avec l'arrivée du nouveau PRAS démographique, le logement soit autorisé. La volonté de la Ville est également de valoriser cette fonction dans la rue du Witloof en lien avec les logements existants situés sur Machelen. De même, d'autres affectations pourraient occuper ces maisons comme par exemple des entreprises complémentaires à l'affectation de la prison, des commerces, et valoriser ainsi la mixité des fonctions."
Selon les décideurs, la prison est une opportunité pour la mobilité, les services et pour augmenter la densité des logements ! Tout cela en détruisant l’espace vital et la qualité de vie du village. Qui peut expliquer cela, cela semble défier l’entendement! Il n’y a toujours pas de début de solution pour la mobilité des Harenois et les services espérés se trouveront tous du côté de Diegem.
Un autre argument est « Que la prison vienne, nous auront plus de policier à Haren ! » Il n’y a malheureusement toujours pas la moindre information qui permettrait de penser cela. C’est justement une des raisons d’être de la pétition lancée par le comité des Habitants. Les réponses avancées jusqu’à présent minimisent l’impact : la prison n’amène pas d’insécurité à Haren. Si l’on nous fait la même réponse qu’à la réunion sécurité de février 2012, il n’y a aucune raison de penser que la prison puisse améliorer la sécurité ou réduire le sentiment d’abandon et d’insécurité.
Ce qui fera sans doute venir les policiers, c’est la délinquance qui augmentera lorsqu’on obligera le désoeuvrement des jeunes à Haren (destruction du Keelbeek) tout en augmentant la densité de population sur cet îlot enclavé. Réduire l’espace vital et densifier la population, sans penser « service » ! Voilà la gestion bruxelloise ?
Laurent MOULIN