Information prison à Haren: le grand carnaval!
Les Harenois quantité négligeable ?
La séance d'information sur la prison programmée ce mercredi soir à Haren s'est avéré être une pièce de mauvais théâtre burlesque. Le public présent en très petit comité n'a pas tardé à vider les lieux en criant à l'arnaque. Heureusement, la représentation était gratuite !
Ce 15 avril l'école Harenheyde à Haren ouvrait ses portes en pleine période de vacances pour « une réunion d'information publique sur le projet de prison, avec session de questions/réponses menée par le chargé d'étude de l'étude d'incidence et par le demandeur ». La salle était bien remplie de chaises vides. Un minuscule groupe de 20 personnes était au rendez vous, certains avec des costumes de bagnards et bandeaux sur la bouche, symbolisant ce qui s'apparentait à une mascarade démocratique.
Curieusement cette séance d'information n'était annoncée qu'en bas de page et en petits caractères sur les affiches rouges discrètement placées en période de vacances pour l'enquête publique sur la prison actuellement en cours jusqu'au 2 mai. « Il n'y a eu aucun toute boite, aucune annonce par voie de presse et la séance est planifiée en plein milieu des vacances de Pâques. Pourtant, à voir la présence policière, les moyens ne manquent pas ! » s'offusque Laurent Moulin, président du comité de Haren. Les habitants de Haren qui ne pratique pas la langue de bois, ont en premier lieu dénoncé cette absence totale de communication.
Le bureau d'étude clame qu'il n'y est pour rien. Effectivement, cette réunion aurait du être annoncée par le demandeur Cafasso SA qui agit pour la régie des bâtiments et le SPF Justice. Le représentant du bureau d'étude voulant sans doute mettre son public à l'aise déclare sérieusement que son bureau est indépendant : rires et persiflages, personne n'y croit et le grand show continue mais uniquement en néerlandais quand toute la salle hurle qu'elle ne comprend rien vu que le public est majoritairement francophone. « Comment assimiler autant de matière en si peu de temps quand les explications sont données dans une langue que l'on ne comprend pas ? » remarque Dominique, une habitante bien informée.
Excédé et dégoûté le public a préféré évacuer les lieux assez vite, fuyant ce trompe l'oeil participatif. Le tout s'est déroulé en un temps record, genre « bouffonnerie en un acte ».
Les habitants dénoncent aujourd'hui cette fable grotesque, cette réunion n'a été visiblement planifiée que pour se dérouler en forme de huis clos, un dispositif pervers et trompeur pour imposer un projet largement contesté (voir harenunderarrest.be).
La construction de cette prison hors norme, hors d'atteinte et hors de prix devrait pourtant faire l'objet d'un débat. Les enjeux sont multiples et cela mériterait un peu plus de considération que la vulgaire pantalonnade jouée à Haren.
Laurent Moulin, président Comité de Haren
Stéphanie Guilmain, relation publique Comité de Haren