Voici l'interpellation du conseiller communal Jacques Oberwoits à propos de la future prison de Haren. Ici aussi, nous la publions dans son intégralité sans autre commentaire.
La construction d’une nouvelle prison à Haren
En séance publique du Conseil communal de Bruxelles, le 10 janvier 2011, je suis déjà intervenu concernant la construction d’une nouvelle prison à Haren.
J’ai eu l’occasion de faire part de mon opposition à ce projet.
Du côté de la Ville, je constate que la majorité actuelle non seulement persiste à soutenir sans réserve ce dossier mais surtout participe activement à sa réalisation.
Monsieur le Bourgmestre, je crois indispensable de rappeler vos différentes prises de position concernant la construction de cette méga prison à Haren.
En février 2009, confronté à des rumeurs circulant sur l’éventualité de la construction d’une nouvelle prison sur les anciens terrains de l’OTAN, vous avez déclaré qu’il s’agissait de rumeurs non fondées précisant par ailleurs que la Ville était plus intéressée par la création d’un zoning industriel, offrant des possibilités locales d’emploi, qu’une prison financée par l’autorité fédérale.
Mais la Ville a renié sa parole.
Ainsi, en février 2010, en l’absence de toute concertation avec le Conseil communal qui a toujours été tenu l’écart de la gestion de ce dossier, le Bourgmestre s’est mis d’accord avec le Ministre-Président Charles Piqué et le Ministre de la Justice De Clerck pour l’érection d’une nouvelle prison à Haren.
La décision de principe était prise.
Le 15 décembre 2010, le gouvernement fédéral a pris la décision de remplacer d’ici 2016 les prisons de Forest, de Saint-Gilles et de Berkendael par une nouvelle prison qui serait construite à Haren.
Je reproche au Collège de n’avoir jamais pris l’initiative d’inscrire ce dossier à l’ordre du jour du Conseil communal alors qu’il concerne directement 4.500 habitants de la Ville de Bruxelles.
En l’absence de toute concertation préalable et par manque d’information, les habitants de Haren peuvent, à juste titre, avoir le sentiment d’être abandonnés par les autorités de la Ville de Bruxelles.
Aujourd’hui, ils en ont assez d’être considérés comme des citoyens de seconde zone.
Monsieur le Bourgmestre, le temps est venu de donner des explications.
Nous ne pouvons plus accepter vos propos lénifiants du genre en mars 2010, « je vais mettre les points sur les « i » avec le Ministre de la Justice », ou encore en janvier 2012, « le Collège mettra tout en œuvre pour garantir la qualité de vie à Haren mais dispose de peu d’informations », ou enfin le 27.02.2012 au Conseil communal lorsque vous déclaré, « rien n’a encore été décidé ! ».
Aujourd’hui la vérité doit être dite !
Cette vérité, Monsieur le Bourgmestre, vous la connaissez puisque la Ville est présente dans une Commission aux côtés de la Régie des Bâtiments, du SPF Justice et de l’IBGE pour développer le projet de construction de la nouvelle prison à Haren.
Aujourd’hui, Monsieur le Bourgmestre, j’attends de votre part que vous me donniez des réponses précises aux questions suivantes :
- A l’origine, la prison devait être construite sur les terrains des usines WANSON, soit environ un tiers sur le territoire de Bruxelles et deux tiers en Flandre. Est-il exact que la Flandre s’est opposée à la présence de la prison et que dès lors, elle sera construite exclusivement à Bruxelles ?
- Est-il exact que le projet, tel qu’il s’élabore entrainera la destruction de la rue du Keelbeek ainsi que la disparition du site du Keelbeek ?
- Est-il exact que la Régie des Bâtiments a déjà acheté tous les terrains composant le site du Keelbeek pour une somme de 65 millions d’euros, de gré à gré, écartant ainsi les mises en expropriation, ce qui aurait entrainé notamment une publicité néfaste pour la bonne réalisation du projet ?
- Est-il exact que la prison sera louée par un privé pendant 25 ans à l’Etat Fédéral ?
- La ville a-t-elle obtenu des garanties que la prison n’hébergera pas plus de 1.200 détenus et que l’implantation de la prison ne fera pas l’objet ultérieurement d’une extension ?
- Est-il exact qu’à ce jour, il n’y a encore eu aucune réflexion approfondie pour l’aménagement des environs de la future prison dont, notamment, une étude sur les difficultés qui résulteront de la réalisation du projet en termes de mobilité ?
- Quelles sont les mesures que la Ville compte entreprendre pour associer les habitants à la gestion du dossier ainsi que pour les informer ?
Vous aurez constaté, Monsieur le Bourgmestre, que mes questions sont précises.
J’attends de votre part que vous me donniez des réponses tout aussi claires et non ambigües.
Je vous remercie.
Jacques OBERWOITS
conseiller communal MR