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L'Argyronète, faune de Haren

Argyronete_abdomen.jpgLe commandant Cousteau n'a pas inventé le scaphandre, cela fait bien longtemps qu'une araignée l'utilise pour plonger dans nos mares et ruisseaux calmes.

L'Argyronète (Argyroneta aquatica) est une araignée assez grande, du même ordre de grandeur, par exemple, que l'Épeire diadème. Contrairement à beaucoup d'espèces, le mâle argyronète, long de 10 à 15 mm, est souvent légèrement plus grand que la femelle (8-15 mm).

Chez les deux sexes, le céphalothorax et les pattes sont bruns avec des rangées de poils noirs très courts. Les quatre pattes postérieures portent également de longues soies fines caractéristiques. L'abdomen est gris. Sous l'eau, il prend une teinte argentée (d'où son nom : argyrus signifie argent en latin).

 

Elle vit dans des plans d'eau ou des cours d'eau à faible courant et recherche une eau non polluée, riche en végétation et en invertébrés aquatiques.

 

Vivant en quasi-permanence dans un milieu aquatique, l'Argyronète ne dispose pas pour autant d'organes respiratoires lui permettant d'assimiler l'oxygène dissous dans l'eau.
Elle constitue donc une réserve en air. Les soies hydrofuges, qui recouvrent son abdomen, retiennent une couche d'air qui lui permet de respirer et d'évoluer dans l'eau.

 

Une résidence subaquatique

argyronete.jpgElle commence par tisser, sous l'eau, une toile en cloche qu'elle accroche aux végétaux. Puis, elle remonte à la surface chercher de l'air.
L'air est collecté par une des pattes postérieures, stocké entre les longues soies hydrofuges de ses pattes, puis expulsé sous la toile en cloche. Plusieurs voyages sont nécessaires pour remplir la cloche de la taille d'une noisette.
Dans la cloche, le taux d'oxygène est maintenu par diffusion avec l'eau environnante et grâce à l'oxygène émis par les plantes aquatiques. L'air doit tout de même être régulièrement renouvelé, mais dans un environnement optimal, l'argyronète peut rester trois ou quatre jours sans remonter à la surface.
La toile de la cloche est aussi régulièrement consolidée.

 

argyronete poisson.jpgL'Argyronète chasse sous l'eau avec aisance et capture de nombreux invertébrés aquatiques : insectes, larves, crustacés, vers, alevins. Les proies sont amenées, pour être consommées sous la cloche car la digestion externe est impossible dans l'eau.
Comme toutes les araignées, l'Argyronète n'avale pas de nourriture solide : elle introduit des sucs digestifs dans la proie, puis suce la bouillie obtenue.

 

Après une courte cour, le mâle est invité à rentrer dans la cloche où a lieu l'accouplement. Le couple peut rester ensemble plusieurs semaines.
A la fin du printemps et en été, les œufs, disposés en cocon, sont également pondus sous la cloche. A cette occasion, certaines argyronètes construisent, pour leur progéniture, une chambre supérieure, séparée par une nappe de soie de leurs chambres parentales.

Trois semaines après la ponte, les jeunes sortent du cocon, font leur première mue avant de quitter le cocon quelques jours plus tard. Certains d'entre aux sortiront de l'eau pour se disperser. Ils tendent alors un long fil de soie et s'envolent pour coloniser de nouveaux milieux.

 

 Les adultes sortent généralement de l'eau pour muer et sécher leur nouvelle cuticule (couche externe de l'épiderme des arthropodes).
L'Argyronète passe l'hiver dans sa cloche d'air et peut vivre jusqu'à deux ans.

 

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