La future prison s'invite au conseil communal
C'est par la voix de la conseillère de l'opposition Marie Nagy, que le projet de future prison à Haren a été mis à l'ordre du jour du conseil communal de ce 27 février
Et les questions qui se posent et qui préoccupent les harenois sont nombreuses et d'ordre divers.
Le premier à répondre, fut le bourgmestre, Freddy Thielemans. Il se concentra sur les aspects relevant de ses compétences, à savoir la police et la sécurité. Il a ainsi disserté de longues minutes sur le fait que la Ville ne devrait pas supporter les surcoûts sécuritaires conséquents à l'implantation de la prison et à son fonctionnement, ceux-ci relevant du ministère de la Justice. A demi-mots, on a pu comprendre, que le service de police ne serait pas amélioré pour les citoyens à Haren.
Ce fut ensuite à l'echevin de l'urbanisme et de la mobilité, Christian Ceux, de répondre. D'emblée il a tenu à mettre les choses au clair: pour le moment, il y a un appel à candidature, pas encore d'appel d'offre, et si on n'a plus parlé pendant des mois de ce projet, c'est parce qu'en l'absence de gouvernement, le projet a été en attente. Il a ensuite abordé l'aspect mobilité, en soulignant que le centre de Haren ne devrait pas souffrir d'un trafic de transit supplémentaire. La ville aurait exigé de la part de la régie des bâtiments une étude de mobilité auprès d'Agora (Laurent Moulin qui suit ce dossier de près pour HAREN tv et le Comité des habitants a pris contact avec eux, leur étude est presque finalisée et comporterait de nombreux points noirs). On peut se poser des questions quand on sait que cette prison accueillera 1190 détenus (en théorie) dont certains seront transférés régulièrement vers le palais de justice, sans compter les visiteurs, les avocats, le personnel et les livraisons diverses, cela va générer un trafic intense, qui devrait se concentrer sur la chaussée de Haacht qui est déjà saturée (avec en plus le nouveaux siège de l'OTAN qui y aura une de ses entrées) On verra donc, diplomates, chefs d'état et détenus se croiser sur la même route embouteillée.
L'offre de transport en commun est aussi à revoir, mais tant pour la STIB que pour la SNCB, cela sort du domaine de compétence de la Ville. (Christian Ceux qui cite les deux gares de Haren semble ignorer qu'elles se trouvent à plus d'un kilomètre du site de la future prison, mais c'est vrai qu'il n'est pas harenois).
Tant le bourgmestre que l'échevin parlent de l'importance de la participation citoyenne, pourtant, ils n'envisagent d'associer un membre du Comité des Habitants que pour une commission de suivi, c'est à dire une fois que toutes les décisions auront été prises! Ils n'envisagent même pas d'associer les citoyens aux ateliers sur la mobilité auquels participe le cabinet de Christian Ceux avec la régie des bâtiments. Nous ne devons pas avoir la même définition de "participation citoyenne"!
On a également appris lors de ce conseil, que la question de l'assainissement des sols pollués du site Wanson, n'avait pas encore de solution, ni de mise en oeuvre ni surtout financière!
Enfin, une des questions posée par Marie Nagy concernait l'avenir de la "coulée" verte que constitue le chemin du Keelbeek (rue du) entre Haren et Diegem, mais aucune réponse n'a été donnée.
Il semble improbable que pour un projet d'une telle importance, la Ville ne disposerait que d'aussi peu d'informations.
Pour conclure, une fois cette prison construite, combien de détenus réveillés toutes les nuits par le passage des avions, porteront plainte auprès de la Cour Européenne de Justice pour conditions de détention inhumaines et dégradantes?