Lors des dernières élections communales, je vous avais décrit la journée d’un militant ; cette fois, c’est dans la peau d’un assesseur que je vais vous faire partager cette journée électorale.
En vérité, c’est déjà la quatrième fois que je remplis ce rôle (la première c’était au temps du vote papier).
Le rendez-vous est à 7 heures au bureau de vote, c’est dans la fraîcheur du petit matin que je m’y rends. Il n’y a pas un chat dans les rues de Haren, ou plutôt, je n’y croise que des chats. Le premier être humain que je croise est l’épicier qui ouvre son commerce. Arrivé au bureau, d’autres assesseurs attendent déjà. Le président du bureau (un enseignant de Neder) constitue son bureau : trois hommes et deux femmes. Pour ceux qui n’ont pas été retenus, c’est le soulagement, ils pourront disposer de leur dimanche.
Avec efficacité, le président explique le déroulement des opérations. Puis c’est la prestation de serment : « Je jure de préserver le secret du vote » (on peut être amené à aider des électeurs et donc à connaître leur choix), le scellage de l’urne et la mise en route des ordinateurs (il fonctionnent avec disquettes, ils sont très lents à démarrer). Un vote d’essai dans chacun des isoloirs, les cartes utilisées ne seront pas mises dans l’urne mais dans une enveloppe scellée, puis c’est aux assesseurs de remplir leur devoir (droit) d’électeurs avant l’ouverture du bureau.
C’est la première fois que je vois un bureau ouvrir à l’heure, pourvu que ça dure.
Les tâches sont réparties : un de nous accueille les électeurs et vérifie les convocations et pièces d’identité, deux autres cochent les noms dans les listes d’électeurs, un quatrième initialise les cartes magnétiques destinées au vote, le cinquième rend les cartes d’identité et les convocations sur lesquelles est apposé le cachet certifiant le vote, le président quand à lui, réceptionne les procurations ou les certificats médicaux et aide les personnes qui ont des difficultés. Au cours de la journée, nous échangerons nos tâches.
9h05, premier couac informatique, l’ordinateur qui initialise les cartes de vote se bloque. Le petit stock de cartes prêtes s’épuise rapidement et nous sommes obligés de fermer temporairement le bureau faute de « munitions » . Après une tentative infructueuse de dépannage par téléphone, un technicien se déplace. Il arrive rapidement ; il semble plus jeune que les machines dont il s’occupe. Il fait diligence et le bureau peut rouvrir peu avant dix heures. Mais en attendant, la file des électeurs s’est allongée jusque la rue (une quarantaine de mètres) et on craint qu’ils ne passent leur mauvaise humeur sur les assesseurs. Mais il n’en est rien, et en dehors des râleurs habituels, l’ambiance reste bon enfant.
On ne chôme pas, mais la file ne se résorbe pas, d’autant que vers 11 heures, le crayon optique du cinquième isoloir rend l’âme (mon premier ordinateur avait un crayon optique… il y a 30 ans !!!), privant le bureau de 20% de sa capacité. Un technicien viendra peu après le remplacer et ce sera le dernier incident informatique (pour notre bureau).
13 heures, d’un coup, plus un seul électeur à l’horizon. C’est vrai que c’est l’heure du déjeuner mais aussi celle des journaux télévisés, et avec les malheureux événements de la veille…
Nous pouvons un peu souffler (déjà 6 heures sur le pont) et découvrir le lunch-packet préparé par les Cuisines Bruxelloise : trois sandwiches, une pomme, une gaufre, un soft drink et une bouteille d’eau, le tout dans des caisses isothermes pour chacun.
L’après-midi est calme et on en profite pour effectuer certaines tâches administratives, ce sera cela en moins à faire après la fermeture du bureau. Petite visite du président du tribunal de première instance de Bruxelles (qui désigne les présidents et assesseurs), plutôt sympa…
16 heures, la concierge ferme la grille ; aucun retardataire cette fois. Il nous reste quelques formalités à accomplir avant de pouvoir regagner nos foyers (sauf pour le président qui doit encore déposer les enveloppes scellées au Palais de Justice).
Je retrouve enfin chez moi un ordinateur du XXIème siècle… pour découvrir que les problèmes informatiques se prolongent lors du dépouillement…
Au fait, saviez-vous qu’il y a un musée de l’informatique à Haren ? Il faudra que je vous en parle dans un prochain article.