Mis à l'ombre!
Les architectes auraient-ils un sens de l’humour ? En tout cas, ceux qui ont conçu le projet de prison de Haren se sont mis volontairement à l’ombre lors de la réunion de la Commission de Concertation.
Plaisanterie mise à part, cette disposition était présentée comme une mesure de sécurité, les membres du consortium craignant d’être reconnus et de faire l’objet de représailles. En effet, ces derniers temps, plusieurs de ces personnes ont fait l’objet de menaces ; une des coordinatrices du projet a même démissionné, craignant pour sa sécurité et celle de ses enfants.
Mais cette mesure n’était-elle pas aussi une opération médiatique destinée à discréditer l’opposition au projet ? Car quand les caméras de télévision se sont éteintes, les lumières de la scène se sont miraculeusement allumées, faisant de cette « concertation » une vaste comédie théâtrale !
Car si dans les quelques 200 personnes présentes dans le public, plusieurs ont pu interpeller les intervenants, les « acteurs » sur scène ont peu convaincu l’assistance.
Dans le public, on retrouvait des harenois mais aussi des représentants des ZADistes, d’organisations environnementales, d’avocats, de magistrats (j’en oublie certainement)… Tous opposés au projet.
Tandis que pendant ce temps, sur la place de la Monnaie se tenait une manifestation (un peu ludique) qui informait les passants.
Pour la suite de la procédure, la Ville de Bruxelles doit rendre son avis, puis la Commission de Concertation. Celui-ci pourra être soit positif, soit négatif, soit positif mais avec des conditions et/ou amendements. Ces deux avis seront alors transmis au gouvernement bruxellois qui délivrera ou non les permis d'urbanisme et d’environnement. En cas de décision négative de la part du gouvernement Vervoort, le fédéral possède encore un droit d’injonction. Dans tous les cas, des recours seront encore possible.
Ce n'est pas parce que la réunion se tenait dans un casino que les jeux sont déjà faits!