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Histoire - Page 9

  • Histoires de barreaux

     

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    L’emprisonnement de Haren est le résultat d’un processus initié il y a très longtemps. Si pris individuellement, chaque événement ne peut être considéré comme entièrement négatif, la combinaison de l’ensemble contribue à l’incarcération de notre village.

     

    Premier barreau : 1561 percement du canal de Willebroek

    canal bar.jpgAu départ, le creusement du canal était plutôt une bonne chose. En effet, les « zavelsteenen » extraites des carrières de Haren étaient acheminées par voie d’eau, or la Senne était une rivière trop capricieuse pour être navigable toute l’année, le canal apportait une bonne solution à ce problème. Ce n’est que quelques siècles plus tard que le canal aura une conséquence néfaste pour le Village. Au début du XXème siècle, Bruxelles désirait étendre son port et surtout pouvoir se prétendre port de mer. Mais la hauteur des ponts fixes ne permettait pas l’arrivée des cargos. La Ville de Bruxelles a tout simplement annexé en 1921 les communes situées en aval de ces ponts à savoir Laeken, Neder over Heembeek et Haren afin d’y créer un avant-port accessible aux navires de mer. Les harenois, ont ainsi perdu le contrôle de la gestion de leur village, avec toutes les dérives que cela implique.

     

    Deuxième barreau : 1835, arrivée du chemin de fer

    vap diab bar.jpgAu début, la ligne Bruxelles-Malines (la première du continent) n’était pas très envahissante : elle longeait la Senne relativement loin du centre du village. Mais avec le développement du transport ferroviaire, le problème de la formation des trains et d’un site d’entretien s’est rapidement posé. Ces installations ne pouvant prendre place au centre de la ville, le site de Haren s’est imposé au nord de Bruxelles pour y implanter ce qui est improprement baptisé « Schaerbeek-formation » (95% se trouvant sur le territoire de Haren). Ce site occupe un tiers du territoire du village et le coupe littéralement de la Senne et de Neder over Heembeek. Pour être honnête, cela n’a pas eu que des conséquences négatives : des industries se sont développées dans le bas de Haren, tandis que le haut restait agricole et a largement profité du chemin de fer pour exporter sa production (une gareétait même dévolue). Mais depuis les temps ont changés, et si des indemnités ont été versées à la Ville pour compenser les inconvénients de la construction de la ligne TGV et du viaduc Diabolo, les harenois n’en ont pas vu la couleur. D’autant que l’offre de transport a diminué au fil des années.

     

    Troisième barreau : 1915, installation de l’aérodrome

    aerodrome01 bar.jpgDébut de la première guerre mondiale, l’occupant allemand choisi Haren pour installer une base pour Zeppelin afin de bombarder Paris. A la fin du conflit, la Belgique récupère les installations pour y créer ses aviations militaires et commerciales. La SABENA a donc vu le jour à Haren en 1923 ! Au dire des anciens harenois, cela amenait d’ailleurs un tourisme dominical désireux de voir des aéronefs. L’aérodrome de Haren (et non pas d’Evere !!!) a été exploité jusqu’en 1949, pour être supplanté par Melsbroek puis par Zaventem qui avaient des pistes plus longues, adaptées aux avions modernes. Mais Haren n’en a pas été quitte avec les avions puisque la piste 25 droite, la plus longue et la plus utilisée de Zaventem implique le survol direct à basse altitude du village. Au niveau de l’ancien aérodrome, seule la firme de construction aéronautique SABCA s’est maintenue.

     

    Quatrième barreau : 1967, installation de l’OTAN

    otan bar.jpgLe général De Gaulle ne voulait plus de l’OTAN en France, et Bruxelles s’est proposée… Le site actuel est déjà situé à Haren (et pas à Evere comme l’écrivent des journalistes peu scrupuleux) mais est très excentré par rapport au village. Mais depuis, le rideau de fer est tombé et, qui aurait pu le croire, cela a des conséquences pour Haren (effet papillon ???). En effet, des pays issus de l’ancien bloc de l’est ont rejoint l’alliance atlantique et donc le nombre de représentants et de fonctionnaires a augmenté. L’organisation se trouvait donc à l’étroit dans des bâtiments de toute façon construits à la hâte. De nouveaux bâtiments sont donc construits sur l’ancien site de l’aérodrome (en démolissant au passage le remarquable aérogare art déco « Avia Palace » qu’aucun politicien n’a eu le courage de classer et de préserver) se rapprochant ainsi du centre de notre entité avec même une entrée au coin de la rue Arthur Maes et de la chaussée de Haecht !

     

    Cinquième barreau : 1970, construction du dépôt de la STIB

    stib bar.jpgCe ne devait être qu’un petit dépôt de bus. Mais pour le construire il a fallu exproprier les meilleures terres agricoles de Haren ! Et puis au fil du temps, ce petit dépôt s’est étendu, encore et encore… a présent c’est aussi un dépôt de tram et il a même une piste d’essai pour le métro (qui pourtant ne devrait jamais venir à Haren !). Un « dégât collatéral » est que les agriculteurs se sont mis à vendre leurs terres, et que le haut de Haren, dont la seule industrie était jusqu’alors la SABCA, a vu se développer les zones d’activité avec même de nouvelles voiries (Bassin Collecteur, Métrologie…) Ceci enclavant un peu plus le village.

     

    Le verrou : 201?, implantation d’une méga prison

    pris cad.jpgLes autorités ont longtemps laissé croire aux citoyens que la future méga-prison s’implanterait sur le site des anciennes usines Wanson. Mais, par hasard, ils ont appris que cela ne représentait qu’une infime partie du projet, et que celui-ci annexerait toute la coulée verte du « Keelbeek », privant ainsi les harenois d’un accès pédestre ‘(et bucolique) au village voisin de Diegem ainsi que d’un parc qu’ils avaient affectueusement baptisé « Teletubbies ». La décision a été prise par des fonctionnaires de l’administration qui a la réputation d’être la plus mal gérée de Belgique, la Régie des Bâtiments, sans même tenir compte de l’opposition à la forme de ce projet émise par les premiers usagers à savoir les magistrats et les avocats

     

     

    Au Sud : la STIB

    A l’Ouest : le canal et Infrabel (Schaerbeek-formation)

    A l’Est : l’OTAN

    Au dessus de nos têtes : les avions

     

    Et bientôt au Nord : la méga-prison !!!

     

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  • De Haren à Léopoldville

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    Instantané 2 (14-02-2015 13-40).pngLe 12 février 1925, décollait de Haren un trimoteur Handley-Page de la SABENA baptisé "Princesse Marie José". A son bord, le pilote Edmond Thiéffry et le mécanicien Jeff De Bruycker. En 51 jours (75 heures de vol effectif), il gagnèrent Léopoldville.

    Instantané 2 (14-02-2015 14-13) b.jpgPour l'époque, c'était un véritable exploit! La jeune compagnie aérienne (créée en 1923) ne voulait pas laisser le pilote réaliser sa tentative de crainte d'y perdre son coûteux appareil; et ce n'est qu'après que le roi Albert I eut accepté de garantir la perte éventuelle sur sa cassette personnelle, que la SABENA  consentit enfin.

    Il fallut néanmoins attendre 1935 pour qu'une liaison commerciale régulière entre la Belgique et le Congo soit instaurée.

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  • Un Diable de Haren

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    Si la fièvre diabolique est un peu retombée avec la fin de la Coupe du Monde au Brésil, il me semble opportun de signaler aux plus jeunes que Haren a eu son Diable Rouge.

    Jean_Plaskie 01.jpgJean Plaskie est né en 1941 dans notre village. C'est tout naturellement qu'il fit ses débuts footballistiques au FC Haren avant d'être repéré par le sporting d'Anderlecht qui le recruta dans son équipe de jeunes. En 1960, il intégra l'équipe première d'Anderlecht (club dans lequel il fit toute sa carrière professionnelle) au poste de défenseur central. Sa présence dans le jeu et son formidable jeu de tête le firent rapidement remarquer et en 1964, il fut sélectionné une première fois pour les Diables Rouges. Il compta en tout 33 sélections en équipe nationale notamment avec Raymond Goethals. Il mit fin à sa carrière en 1972 suite à une blessure au pied.

    Le R.S.C. Anderlecht le considère toujours comme ayant été un joueur hors pair!

    S'il n'avait été appelé par le football, Jean Plaskie aurait aimé être coureur cycliste. Il a d'ailleurs participé à plusieurs courses en tant qu'amateur.

  • Tous aux abris!

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    abricouleur.jpgOn a beaucoup parlé ces derniers jours de l'abri anti-aérien de la place du Jeu de Balle qui est menacé par le projet de parking de l'échevine Els Ampe. Si ce vestige a certainement une valeur historique et patrimoniale (n'en déplaise à l'ostendaise) il n'est pas le seul dans la ville. Il en existe un sous le théâtre Royal du Parc qui est même relié directement avec le parlement fédéral.

    1280px-Evere-Abris_anti-aérien.JPGMais Haren, qui, avec son aérodrome et son noeud ferroviaire fut une cible privilégiée des bombardements alliés (on a encore découvert une bombe non explosée sur un chantier d'Infrabel à coté du Keelbeek il y a peu) a eu aussi ses abris anti-aériens.

    faisceau b.jpgCertains, de taille modeste, étaient destinés aux sentinelles. On peut encore en voir un exemple en bordure de la réserve du Moeraske. Mais le plus remarquable, et le plus vaste est loin du regard du public. Situé sous le faisceau de la gare de triage, il a même des salles d'opération qui pouvaient accueillir des blessés civils ou militaires. La chose n'est pas aisée, mais il faudrait trouver une solution pour le rendre accessible au public pour en faire un lieu de mémoire et d'histoire.

    aiguillage.jpgIl n'y avait pas que les abris anti-aérien. Ainsi, du poste d'aiguillage du Keelbeek (démoli il y a 2 ans) partait un tunnel souterrain qui le reliait à ce qui est maintenant l'ilot Twyeninck/Kasteelhof. Il devait permettre aux cheminots de quitter le poste en toute sécurité en cas d'alerte. Il est plus que probable que des vestiges de ce souterrain existent toujours.

    jipe06.jpgNul doute que les futurs "locataires" du site du Keelbeek retrouveront l'entrée de ce souterrain et en feront un nouvel usage...

  • Un siècle de survol!

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    1914, le début de "la grande guerre". Les conséquences de ce conflit se font encore sentir sur Haren aujourd'hui. En effet, en automne 1914, les autorités allemande décident d'installer une base pour ses Zeppelins qui devaient bombarder Londres et Paris sur le Harenheydeveld. Ce choix était mûri: outre le fait que le site était en retrait de la ligne de front (les Zeppelins sont vulnérables au sol), on est proche d'un poste de commandement (les communications étaient plutôt précaires à l'époque) et bénéficiait d'une bonne desserte ferroviaire, essentielle. En plus, l'environnement rural offrait aux troupes un approvisionnement non négligeable.

    Si le premier hangar fut bombardé par les anglais dès 1915, l'aérodrome pris son essor et à la fin du conflit, les autorités belges en prirent naturellement le contrôle, tant d'un point de vue civil que militaire.

    C'est ainsi que la SABCA vit le jour début des années 20 et que la SABENA naquit à Haren en 1923!

    C'est ainsi que l'aviateur Edmond Thieffry réalisa le premier vol entre la Belgique (Haren) et le Congo en 1925!

    En 1927, dès le lendemain de sa traversée de l'Atlantique, Charles Lindbergh fit escale à Haren ou il rencontra le roi Albert!

    av 1.jpgLors du second conflit mondial, l'occupant allemand continua à utiliser l'aérodrome d'Haren, mais avec sa piste en herbe, si ils convenait aux chasseurs, ce n'était pas le cas pour les bombardiers lourds. A cet usage, les teutons installèrent donc un aérodrome à Melsbroeck.

    A la sortie du conflit, les nouveaux avions de ligne se posaient toujours à Haren, ou la SABENA avait maintenu ses hangars d'entretien. Toutefois, ils ne pouvaient pas y décoller à pleine charge. On assistait donc à un balais curieux: les avions se rendant par la route à Melsbroeck pour y décoller!

    En 1949, l'aérodrome d'Haren cessa ses activités. Toutefois l'activité liée à l'aviation reste présente au travers de sociétés comme la SABCA; Eurocontrol ou des sociétés de fret implantées dans notre village. Et bien sur, Haren est toujours survolé. Depuis un siècle à présent!!!

    Le nouveau siège de l'OTAN va prendre la place qu'occupait l'aérodrome. Un bâtiment art-déco remarquable, l'ancien "AVIA-PALACE" a été démoli parce que le ministre en charge à l'époque, Emir Kir l'avait jugé "sans intérêt"! J'ai eu la chance de le visiter avant sa disparition. Et je n'ai pas de mots assez forts pour qualifier le sinistre imbécile qui a décidé sa démolition!

    Pour avoir un aperçu de l'AVIA PALACE, cliquez ici

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