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Histoire - Page 13

  • Haren et 14-18

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    En 2014, on célèbre le centenaire de la première guerre mondiale. Et la Ville de Bruxelles n'est pas en reste en organisant une exposition, en ouvrant ses archives et en organisant d'autres manifestations.

    Mais Haren est une fois de plus oubliée. Aux archives de la Ville on répond qu'à cette période, notre village ne faisait pas encore partie de Bruxelles: le village n'a été annexé qu'en 1921!

    Et pourtant Haren, comme le reste de la Belgique a subit ce conflit, et certaines de ses conséquences sont encore sensibles aujourd'hui!

    14 18 02.jpgEn effet, fin 1914, l'occupant allemand choisi une plaine de Haren pour y implanter une base de Zeppelins dans le but de bombarder Paris. Si les anglais ont détruit des hangars en 1915, l'aérodrome subsistera et servira de "base" à l'aéronautique belge d'après guerre; la SABENA y a été créée et la SABCA y est toujours active. L'aérodrome restera actif en tant que tel jusqu'en 1949. Mais il est certain que sans ce choix de Haren par l'occupant allemand en 1914, ces terrains auraient connu une autre affectation et donc il est peu probable que le nouveau siège de l'OTAN y aurait trouvé sa place...

    Des rues de Haren doivent leur nom à cet aérodrome créé en 1914: rue de l'Aérodrome, du Biplan, du Bourget, du Planeur, de la Fusée...

    Mais la première guerre mondiale a eu aussi une implication sur d'autres artères de notre village: ainsi, l'axe traversant Haren se nommait autrefois Keulschestraat (rue de Cologne), mais après l'armistice, il était inconcevable qu'une rue porte le nom d'une ville ennemie, elle fut donc rebaptisée Geallierdestraat (rue des Alliés) avant que la Ville ne lui donne en 1923 son nom actuel: rue de Verdun!

    Vous voyez, 1914-1918 est encore présent...

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  • Haren sous les deux guerres

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    Alors qu'un peu partout est célébré en ce 11 novembre le 95ème anniversaire de l'armistice de 1918, il y a bien longtemps qu'une telle cérémonie ne s'est pas tenue à Haren. Tout au plus, voit-on parfois une gerbe au pied du monument dans le cimetière.

    Et pourtant, Haren, comme d'autres communes a payé son tribut aux deux conflits comme en témoignent les deux stèles apposées sur la façade de l'ancienne maison communale (l'actuel commissariat).

    Mais Haren fut aussi l'objet de nombreux bombardements, en cause, les infrastructures présentes sur son territoire qui en faisait une cible privilégiée.

    PICT0397.JPGTout d'abord le noeud ferroviaire et la gare de formation, tout deux très importants pour la logistique de l'occupant. Une personne, qui habitait alors rue du Bruel m'a raconté que ses parents et elle avait déménagé à Laeken pour se mettre  l'abri. Les employés des chemins de fer disposait d'un tunnel qui partait de la cabine d'aiguillage (au Keelbeek, récemment démolie par Infrabel) pour rejoindre l'actuel îlot Kasteelhof en sécurité en cas de bombardements (le tunnel existe peut-être encore et pourra être utilisé par les futurs prisonniers?!).

    aerogare 1940.jpgEn 1915, les allemands choisissent une plaine de Haren pour  installer une base de dirigeables qui devaient aller bombarder Paris. Les anglais détruisent bien vite les hangars mais l'aérodrome de Haren était né, et constituait ainsi une autre cible potentielle. Si pendant la seconde guerre mondiale les allemands installèrent un autre aérodrome à Melsbroek, Haren continua à être utilisé jusqu'en 1949.

    bom.jpgDes "souvenirs" des bombardements, on en trouve encore de nos jours: un ancien m'a raconté que lorsqu'il y a quelques années, la rue du Pré aux Oies a été rehaussée, une bombe non explosée avait été découverte au fond d'un puit près du sentier du Soir. Celle-ci, peu accessible y reposerait toujours... Plus récemment, le chantier du nouveaux siège de l'OTAN a été retardé à plusieurs reprises, des bombes ayant été découvertes lors des travaux de terrassement.

    Maes b.jpgPlus anecdotique: les anciens appelaient le parc Arthur Maes "Hitlerse Bosje" (le petit bois d'Hitler). Il existe deux explications plausibles  pour cette dénomination: la première est que ce parc, alors propriété privée, appartenait  une famille de collaborateurs. La seconde, est que les soldats allemands casernés dans l'aérodrome voisin, y trouvaient refuge lors des bombardements.

    IMG_0209.JPGNotre vénérable église fut aussi victime de l'occupant: en 1943, ayant un grand besoin de métal, les allemands ont décidé de s'emparer des cloches. La tâche fut confiée à un milicien de Machelen. Mais la veille, des villageois ont subtilisé son matériel. Cela n'eut pour effet que de retarder ce vol de quelques jours. Les cloches furent descendues et fondues pour en faire des canons. Après la guerre, elles ont été remplacées et elles rythment encore la vie de notre village.

    chi 01.jpgEn temps de guerre, les ressources alimentaires constituent une véritable richesse. Haren, à l'époque essentiellement agricole, n'avait pas à se plaindre. Mais les cultivateurs devaient se montrer très malins pour éviter de voir leurs récoltes pillées par l'occupant. D'un autre coté, il se murmure que certains se sont enrichis avec le marché noir... 

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  • U.P.L.

    upl01.jpgLes UPL, ou Usines Peters Lacroix, pour les plus jeunes cela ne dit pas grand chose; mais pour les plus anciens, c'était une véritable institution à Haren. C'était en effet la plus grande usine de papiers peints au Monde. Implantée dans le bas de Haren, entre le chemin de fer et sa gare de formation, la rue du Pré aux Oies, la rue du Dobbellenberg et la rue de Verdun.

    C'est en 1850 que cette usine fut fondée, mais c'est surtout après la première guerre mondiale qu'elle connut un développement fulgurant et particulièrement dans les années 30. Comme souvent dans ces années là, les patrons étaient très parternalistes avec leurs employés et s'occupaient de leurs loisirs. C'est ainsi que l'usine disposait de sa propre équipe de football et même de son propre terrain (mieux entretenu que celui de la ville à l'époque).

    La plupart des employés et ouvriers n'étaient pas issus de Haren (les habitants sont restés longtemps des agriculteurs), aussi arrivaient-ils par les différentes gares à Haren. Cela, au dire des "anciens", produisait un défilé, matin et soir dans les rues de Haren entre les gares et les usines. Mais, après une journée de travail, un ouvrier a soif... Ainsi, rien qu'entre la gare de Haren-Sud et le centre du village (350 mètres), on a compté à la belle époque jusqu'à 13 débits de boissons!!!

    upl02.jpgEntre 1921 et 1924 certains papiers peints portent la signature: "Emair" ; c'est en fait la transcription phonétique des initiales M.R. pour Magritte René. En effet, le maître du surréalisme belge a dessiné à Haren des motifs de papiers peints en compagnie du peintre Victor Servranckx.

    En 1976, la société est condamnée à une lourde amende par la commission européenne pour entente illicite, et en 1979, elle ferme définitivement ses portes.

    Son terrain de football a été remplacé par l'entrepot d'un distributeur de livres le reste du site est occupés par diverses entreprises dans le domaine du transport, de la fourniture à l'horeca...

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  • Château Ter Elst, dit du marquis d'Assche

    cte01.jpgC'était au temps ou Haren était une campagne appréciée par la Noblesse et la grande bourgeoisie. Il était alors de bon ton d'y avoir son manoir, son rendez-vous de chasse voire, son château.

    C'est ainsi, qu'en 1759, Jean-Nicolas Servandoni dit d'Hannetaire bâtit un château à Haeren sur le fief Ter Elst qu'il racheta à Marie-Anne van Langendonck, baronne d'Heembeek. D'Hannetaire est un acteur français, fils d'un peintre florentin et neveu du Servandoni à qui on doit la façade de Saint Sulpice à Paris.

    cte02.jpgOutre son métier d'acteur, ses rentes lui permirent de s'offrir un tel édifice, et il dirigeat à trois reprise le théatre de la Monnaie (1745-1746; 1755-1759; 1767-1772), en étant chassé puis réintégré au gré de la politique de l'époque.

    Entre 1760 et 1770, Haeren fut le rendez-vous du monde des théâtres et des grands seigneurs. Le prince Charles-Alexandre de Lorraine se rendait fréquemment à Haeren ou il trouvait joyeuse compagnie. Les charmantes "Lettres à Eugénie" du Prince de Ligne sont dédiées Eugénie d'Hannetaire, une des filles du comédien.

    cte03.jpgBien qu'il n'en eut pas le droit, d'Hannetaire aimait se qualifier de baron , seigneur de Haeren. Sa première femme, décédée en 1761 repose dans l'église Sainte Elisabeth.

    En 1771, il revendit son château à Jean-Antoine-Marie-Joseph comte vander Noot, baron de Schoonhoven, et de Marêts, seigneur de Beaumont, Piétrain, Pulderbosch et Haeren, chambellan de Marie-Thérèse, membre de l'état noble de Brabant. Ses descendants, par leur mère, portèrent le titre de marquis d'Assche.

    cte04.jpgEn 1912, le château fut démoli, et par la volonté de la marquise, une école paroissiale fut construite à sa place. Une partie des pierres récupérées lors de la démolition servirent à bâtir la petite église de Diegem-Lo.

    mur enceinte b.jpgDu château Ter Elst, il ne reste qu'un vestige du mur d'enceinte du domaine; il sert de mitoyenneté à certains des jardins situés Kasteelhof.

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  • Elle aurait eu 90 ans

    sabena08b.jpgElle est née à Haren le 23 mai 1923, et n'a quitté notre village ou elle se sentait à l'étroit qu'en 1949. Durant toute son existence, elle a porté bien haut les couleurs de la Belgique au travers du Monde entier. René Magritte lui a même consacré un tableau en 1965. Hélas, elle devait s'éteindre définitivement le 7 novembre 2001. Sa disparition a causé auprès de la population presqu'autant d'émoi que la mort du roi Baudouin.

    sabena magritte.jpgElle, c'est la SABENA, cette compagnie aérienne qui était une forme de patrimoine des belges.

    sabena01.jpgElle ne soufflera donc pas ses nonante bougies ce 23 mai.

    A Haren, il subsiste un club d'anciens sabeniens consacré à la vidéo.

    sabena04.jpgà relire: "Haren et l'aviation" en cliquant ici 

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