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Histoire - Page 14

  • Haren sous les deux guerres

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    Alors qu'un peu partout est célébré en ce 11 novembre le 95ème anniversaire de l'armistice de 1918, il y a bien longtemps qu'une telle cérémonie ne s'est pas tenue à Haren. Tout au plus, voit-on parfois une gerbe au pied du monument dans le cimetière.

    Et pourtant, Haren, comme d'autres communes a payé son tribut aux deux conflits comme en témoignent les deux stèles apposées sur la façade de l'ancienne maison communale (l'actuel commissariat).

    Mais Haren fut aussi l'objet de nombreux bombardements, en cause, les infrastructures présentes sur son territoire qui en faisait une cible privilégiée.

    PICT0397.JPGTout d'abord le noeud ferroviaire et la gare de formation, tout deux très importants pour la logistique de l'occupant. Une personne, qui habitait alors rue du Bruel m'a raconté que ses parents et elle avait déménagé à Laeken pour se mettre  l'abri. Les employés des chemins de fer disposait d'un tunnel qui partait de la cabine d'aiguillage (au Keelbeek, récemment démolie par Infrabel) pour rejoindre l'actuel îlot Kasteelhof en sécurité en cas de bombardements (le tunnel existe peut-être encore et pourra être utilisé par les futurs prisonniers?!).

    aerogare 1940.jpgEn 1915, les allemands choisissent une plaine de Haren pour  installer une base de dirigeables qui devaient aller bombarder Paris. Les anglais détruisent bien vite les hangars mais l'aérodrome de Haren était né, et constituait ainsi une autre cible potentielle. Si pendant la seconde guerre mondiale les allemands installèrent un autre aérodrome à Melsbroek, Haren continua à être utilisé jusqu'en 1949.

    bom.jpgDes "souvenirs" des bombardements, on en trouve encore de nos jours: un ancien m'a raconté que lorsqu'il y a quelques années, la rue du Pré aux Oies a été rehaussée, une bombe non explosée avait été découverte au fond d'un puit près du sentier du Soir. Celle-ci, peu accessible y reposerait toujours... Plus récemment, le chantier du nouveaux siège de l'OTAN a été retardé à plusieurs reprises, des bombes ayant été découvertes lors des travaux de terrassement.

    Maes b.jpgPlus anecdotique: les anciens appelaient le parc Arthur Maes "Hitlerse Bosje" (le petit bois d'Hitler). Il existe deux explications plausibles  pour cette dénomination: la première est que ce parc, alors propriété privée, appartenait  une famille de collaborateurs. La seconde, est que les soldats allemands casernés dans l'aérodrome voisin, y trouvaient refuge lors des bombardements.

    IMG_0209.JPGNotre vénérable église fut aussi victime de l'occupant: en 1943, ayant un grand besoin de métal, les allemands ont décidé de s'emparer des cloches. La tâche fut confiée à un milicien de Machelen. Mais la veille, des villageois ont subtilisé son matériel. Cela n'eut pour effet que de retarder ce vol de quelques jours. Les cloches furent descendues et fondues pour en faire des canons. Après la guerre, elles ont été remplacées et elles rythment encore la vie de notre village.

    chi 01.jpgEn temps de guerre, les ressources alimentaires constituent une véritable richesse. Haren, à l'époque essentiellement agricole, n'avait pas à se plaindre. Mais les cultivateurs devaient se montrer très malins pour éviter de voir leurs récoltes pillées par l'occupant. D'un autre coté, il se murmure que certains se sont enrichis avec le marché noir... 

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  • U.P.L.

    upl01.jpgLes UPL, ou Usines Peters Lacroix, pour les plus jeunes cela ne dit pas grand chose; mais pour les plus anciens, c'était une véritable institution à Haren. C'était en effet la plus grande usine de papiers peints au Monde. Implantée dans le bas de Haren, entre le chemin de fer et sa gare de formation, la rue du Pré aux Oies, la rue du Dobbellenberg et la rue de Verdun.

    C'est en 1850 que cette usine fut fondée, mais c'est surtout après la première guerre mondiale qu'elle connut un développement fulgurant et particulièrement dans les années 30. Comme souvent dans ces années là, les patrons étaient très parternalistes avec leurs employés et s'occupaient de leurs loisirs. C'est ainsi que l'usine disposait de sa propre équipe de football et même de son propre terrain (mieux entretenu que celui de la ville à l'époque).

    La plupart des employés et ouvriers n'étaient pas issus de Haren (les habitants sont restés longtemps des agriculteurs), aussi arrivaient-ils par les différentes gares à Haren. Cela, au dire des "anciens", produisait un défilé, matin et soir dans les rues de Haren entre les gares et les usines. Mais, après une journée de travail, un ouvrier a soif... Ainsi, rien qu'entre la gare de Haren-Sud et le centre du village (350 mètres), on a compté à la belle époque jusqu'à 13 débits de boissons!!!

    upl02.jpgEntre 1921 et 1924 certains papiers peints portent la signature: "Emair" ; c'est en fait la transcription phonétique des initiales M.R. pour Magritte René. En effet, le maître du surréalisme belge a dessiné à Haren des motifs de papiers peints en compagnie du peintre Victor Servranckx.

    En 1976, la société est condamnée à une lourde amende par la commission européenne pour entente illicite, et en 1979, elle ferme définitivement ses portes.

    Son terrain de football a été remplacé par l'entrepot d'un distributeur de livres le reste du site est occupés par diverses entreprises dans le domaine du transport, de la fourniture à l'horeca...

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  • Elle aurait eu 90 ans

    sabena08b.jpgElle est née à Haren le 23 mai 1923, et n'a quitté notre village ou elle se sentait à l'étroit qu'en 1949. Durant toute son existence, elle a porté bien haut les couleurs de la Belgique au travers du Monde entier. René Magritte lui a même consacré un tableau en 1965. Hélas, elle devait s'éteindre définitivement le 7 novembre 2001. Sa disparition a causé auprès de la population presqu'autant d'émoi que la mort du roi Baudouin.

    sabena magritte.jpgElle, c'est la SABENA, cette compagnie aérienne qui était une forme de patrimoine des belges.

    sabena01.jpgElle ne soufflera donc pas ses nonante bougies ce 23 mai.

    A Haren, il subsiste un club d'anciens sabeniens consacré à la vidéo.

    sabena04.jpgà relire: "Haren et l'aviation" en cliquant ici 

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  • Au centre du village

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    Croyants ou non, tous les harenois reconnaissent en l'Eglise Sainte Elisabeth le bâtiment le plus embématique de notre entité. Et comme il se doit, elle occupe le centre du village.

    Si la première mention de la paroisse date de 1241, la tour de l'église serait bâtie sur une base fortifiée plus ancienne, probablement du XII siècle. Sur sa face ouest, on devine encore des traces du faîte du premier bâtiment et sous la fenêtre percée au XVII siècle, on peut voir les vestiges d'une meurtière laissant supposer que l'église était fortifiée ou était une partie d'un bâtiment fortifié. L'ensemble est construit en grès, pierre extraite de carrières locales. Au fil des siècles, l'église s'est développée autour de cette tour: la nef et le bas-côté nord datent du XIV siècle, le choeur de 1500, le bas-côté sud du XVI, la partie supérieure du clocher du XVII quand au portail en style classique, il est de 1758. La sacristie originale est de 1758 mais la sacristie actuelle a été bâtie entre 1952 et 1959.

    egl 2.jpgJusqu'en 1921 (date de l'annexion de Haren par Bruxelles), l'église était entourée d'un cimetière; celui-ci a été démentelé à cette époque pour faire place à la construction de nouvelles voiries.

    L'intérieur de l'église vaut le détour, outre les peintures murales des XV au XVII siècles remises au jour lors de la restauration des années 50, on peut y admirer une chaire de vérité de 1723 ainsi que le banc de communion et les lambris du choeur (style Louis XIV) de 1728. Les orgues, qui attendent une restauration, sont de 1773. En outre, des tableaux des XVI et XVII siècles sont présents. Comme en témoignent les anciens, les nobles et les bourgeois avaient jusque dans les années 50 leurs places réservées dans le choeur pour assister à la messe.

    egl 3.jpgMalheureusement, comme la plupart des petites églises, celle-ci n'est ouverte au public que pour les offices, ou alors en de trop rares occasions. La prochaine devrait se tenir le week end des 23 et 24 mars. Peut-être faudrait-il envisager avec la fabrique d'église la possiblité d'organiser plus régulièrement des visites commentées, cela en vaudrait la peine.

     

     

     

     

     

    Mèmoire d'un enfant de choeur, interview de HAREN tv:

     

  • Un train... en rue...

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    Un train roulant rue de Verdun? Cela vous fait penser à un tableau surréaliste à la Paul Delvaux? Pourtant, ce fut une réalité pendant plus de soixante ans! Bien sur pas au centre du village mais dans la partie industrielle de la rue de Verdun et de la rue du Dobbelenberg.

    C'est en 1908 que se crée la société anonyme du Chemin de Fer industriel du port de Vilvorde et Extensions pour faire face à la demande des industries d'un mode de transport rapide. Pour simplifier, le matériel roulant porte la mention Chemin de fer Industriel de Haren ou CFI. Les bureaux, remises et locaux d'entretien du matériel sont situés d'ailleurs à Haren, face à l'actuel pont de Buda à l'emplacement de la station d'épuration. Le raccordement au réseau de la SNCB se fait à hauteur de la gare de Haren Nord.

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    La plupart des entreprises disposent alors d'un raccordement à ce réseau privé, ce qui leur permet de charger ou décharger les wagons directement dans leurs locaux. La société dispose de ses propres locomotives ainsi que de nombreux wagons. Mais étant une société privée, elle ne dispose pas de de la faculté d'expropriation, de sorte que les voies sont souvent installées dans l'espace public. Pour cette raison, la vitesse est limitée à 15 kilomètres/heure. Il n'était pas rare pour les automobilistes et le tram 58 (qui reliait alors Bruxelles à Vilvorde) de se retrouver bloqués chaussée de Vivorde à attendre qu'un long convoi la traverse au pas.

    cfi 3.jpgAfin de couvrir la rive gauche du canal ou se trouvaient les cokeries du Marly, la société disposait d'un pont basculant. Mais celui-ci fut détruit en 1940 par les belligérants. Après-guerre, un pont provisoire est intallé, et en 1955, l'actuel pont de Buda est inauguré en grande pompe, profitant des festivités du quatre-centième anniversaire du canal. Au départ ce pont était uniquement destiné au CFI, ce n'est que par la suite qu'il a été ouvert à la circulation automobile.

    Au fur et à mesure du développement du trafic routier, plus souple que le chemin de fer, les CFI perdent leurs clients, et dans les années septante, le dernier train circula sur ce réseau. Seul l'usine Renault gardera un raccordement qu'elle utilisera pratiquement jusqu'à la fin mais en faisant directement appel aux services de la SNCB.

    La plupart des rails ont été retirés, il en reste néanmoins quelques vestiges rue de Verdun (entre la rue du Dobbellenberg et la chaussée de Buda), à l'entrée de quelques entreprises et à l'entrée de pont de Buda.

     

     

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