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Histoire - Page 15

  • Rails et traverses

    rails 1.jpgIl est difficile de se promener à Haren sans tomber sur une ligne de chemin de fer. En effet, l'entité est traversée par quatre lignes: les lignes 25 et 27 reliant Bruxelles à Malines et Anvers, la ligne 36 menant à Louvain et Liège, et la ligne reliant Halle à Vilvoorde. Sans compter que 95% de la gare de formation de Schaerbeek se trouve sur le territoire d'Haren dont elle occupe le tiers de la superficie.

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    L'histoire commune de Haren et du chemin de fer a commencé en 1835 avec la première ligne du continent reliant Bruxelles à Malines. Déjà à l'époque, un arrêt déservait notre village. Voici ce qu'on pouvait lire dans le "Guide Indispensable du Voyageur sur les Chemins de Fer" datant de 1840:

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    rails 4.jpgLes entreprises de Haren furent les principaux bénéficiaires de la présence du chemin de fer. Non seulement elles trouvaient là un moyen de transport pour leurs marchandises plus rapide et plus souple que le transport fluvial (d'ailleurs plusieurs d'entre-elles posédaient un raccordement direct au Chemin de Fer Industriel de Haren qui fera l'objet d'un prochain article), mais aussi le train leur permettait de faire venir leurs nombreux ouvriers et leurs employés. Les harenois étaient en effet restés agriculteurs et fort peu travaillaient dans les usines. Les "anciens" nous racontent que matin et soir, il y avait un véritable défilé de centaines de personnes entre les différentes gares et les usines. Une des conséquences est que les débits de boissons ont fleuris sur ces parcours. Ainsi, entre la gare de Haren-Sud et la place de Haren on a compté jusqu'à 13 établissements!

    rails 5.jpgLa gare de Haren-Nord était probablement la plus importante vu sa proximité immédiate des entreprises. Mais au fur et à mesure du déclin de ces dernières, les quais ont été déplacés vers le Nord et se sont retrouvés sur le territoire de Machelen. L'arrêt a alors été débaptisé pour prendre le nom de Machelen Brabant avant d'être abandonné par la SNCB.

    Haren Buda, déplacé lui aussi en Flandre, a vu son nom raboté en Buda. Quelques trains s'y arrêtent encore, principalement aux heures de pointe.

    rails 6.jpgLe bâtiment de la gare de Haren-Sud présentait la particularité d'avoir son entrée à la hauteur de la rue de Verdun, il fallait descendre un escalier intérieur pour accéder aux guichets et à la salle d'attente situés au niveau des quais. Cet édifice a été démoli dans les années septante lors de la construction de la troisième puis de la quatrième voie.

     

     

    rails 7.jpgLa gare de Haren (Linde) n'accueille les voyageurs que depuis les années quatre-vingt, avant cela, elle était consacrée à l'embarquement sur des trains de marchandises des légumes produits à Haren et dans les communes environnantes, et particulièrement du chicon.

    La gare de formation était consacrée comme son nom l'indique à la formation des trains de marchandises mais aussi de voyageurs au moins jusqu'à la réalisation de la jonction Nord-Midi dans les années cinquante. A présent, le site abrite les ateliers d'Infrabel (fabrication de rails et d'éléments de signalisation) et de la SNCB (entretien des automotrices. Le faisceau sert à présent de zone d'attente pour les trains prenant leur service aux heures de pointe. Des bâtiments "historiques", il subsiste une remise à locomotives à vapeur qui sert à présent à l'entretien et à l'entreposage des deux trains royaux.

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    Il est dommage que les Harenois ne profitent pas davantage des facilités de déplacement que leur offre le chemin de fer, il ne faut en effet que 12 minutes pour joindre la gare centrale (deux fois par heure en semaine) ou 18 minute pour gagner Delta (ULB VUB) via la ligne 26 (trois fois par heure).

    Reportage de HAREN tv aux ateliers SNCB:

     

    Reportage de HAREN tv sur Infrabel:

     

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  • A la vôtre!

    bis 1.jpg13! Ce nombre n'est pas seulement l'ancien code postal de notre village, c'est aussi le nombre de cafés qui étaient implantés entre la gare de Haren-Sud et la rue Cortenbach, et ce sans compter les autres dispersés ailleurs.

    C'était à une autre époque (mais pas si lointaine), avant la télévision et les transports individuels. Les harenois se retrouvaient autour d'une partie de carte, d'un concours de pigeons, pour sceller une transaction entre agriculteurs et grossistes ou plus simplement pour papoter autour d'un verre.

    Mais il n'y a pas que les habitants du village qui fréquentaient ces établissements. Les travailleurs des usines (UPL, DE KEYN, VTR...) s'y arrêtaient avant de prendre le train qui les ramenait chez eux.

    Les habitudes ont changé: la télévision retient les gens chez eux, et s'ils veulent s'amuser "dehors", la voiture personnelle facilite leurs déplacements hors de Haren.

    Peu à peu, les débits de boissons ont fermé. Ceux qui restent, doivent se battre au quotidien pour survivre. Il en reste six sur l'ensemble de Haren: trois au centre, deux rue de Verdun et un rue Harenheyde; un chaussée de Haacht (coin rue Harenheyde), un au coin de la chaussée de Buda et de la rue du Dobbelenberg et un à l'angle de la digue du Canal et de la chaussée de Buda (près du pont du même nom).

    Les autres établissements ont soit été démoli comme celui qui se trouvait à l'angle de la rue de Verdun et de la rue de la Paroisse (emplacement à présent occupé par un canisite) ou réhabilités en habitations et aucun signe ne laisse deviner leur activité passée:

    bis 2.jpgrue de Verdun/chemin de Traverse ("Snelle Duif")

     

     

     

     

    bis 3.jpgrue de Verdun/rue de la Seigneurie

     

     

     

     

    bis 4.jpgrue de Verdun/ Noendelle

     

     

     

     

    bis 5.jpgrue Cortenbach

     

     

     

     

    bis 6.jpgrue de la Paroisse

  • Haren?

    har 1.jpgContrairement à ce que certains voudraient croire, le nom du village de Haren ne vient pas de "cheveux" en Néerlandais. En fait plusieurs auteurs en donnent des origines différentes.

    -Le radical "har", dans le Nord, désigne un tertre, une éminence de médiocre hauteur. Les autels de pierres supperposées et entourées d'arbres étaient nommés "harah" chez Francs. Les Har, Haren, désigneraient donc des endroits sacrés comme Herstal (jadis Haristallum).

    -D'après Förstermann, "Har", au pluriel "Harun", désigne un endroit pierreux ce qui est le cas de Haren puisque plusieurs carrières de pierres (zavel steen) y ont été exploitées depuis l'Antiquité. C'est cette dernière explication qui retient notre attention.

    Enfin, on trouve dans certains textes l'orthographe H A E R E N; l'ajout du "e" derrière le "a" semble être une francisation du nom tout comme pour Schaerbeek/Schaarbeek.

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  • Ferme aux chicons

    archi 1.jpgHaren a été longtemps une commune rurale dont l'essentiel des activités était tourné vers le maraîchage. Les exploitations étaient de petite taille (moins de 3 hectares en moyenne). Ainsi, on voit encore un peu partout dans notre village des bâtiments construits fin XIXe début du XXe siècle dont la vocation agricole ne fait aucun doute.

     

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    -1- Vestibule; -2- Cuisine; -3- Salon; -4- Chambre; -5- WC; -6- Grange; -7-Cour; -8- Porcherie; -9- Ecurie; -10- Remise; -11- Laverie; -12- Grenier

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    Ces fermes comptent généralement deux niveaux et sont dotées d'une porte cochère sous linteau métallique. Leur taille était généralement proportionnelle à celle de l'exploitation et donc à la prospérité de l'agriculteur. Certaines ont une façade cimentée, et on peut encore y voir la signature du cimenteur.

    Cette architecture, liée à la culture maraîchère et plus particulièrement à celle du chicon, s'inscrit dans un tissu de constructions mitoyennes possible grâce à la taille réduite des exploitations. Il était typique de la région de culture du witloof, et particulièrement de Schaerbeek, Evere et Haren. Les deux premières communes ayant connu une urbanisation plus intense que Haren, il n'y a plus guère qu'ici qu'on trouve de nombreux exemples de cette architecture.

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  • Ce qui a rongé Haren

    v1.jpgJusqu'au début du XX ème siècle, Haren était un lieu de villégiature prisé. Pour la noblesse et la grande bourgeoisie, il était de bon ton d'y posséder un château (Haren en avait trois) ou un pavillon de chasse.

    Mais les choses on bien changé depuis. Alors pourquoi les politiques qui gèrent Haren sans y avoir aucune attache dégradent-ils notre village? Voici une tentative d'explication.

     

    ACTE PREMIER

    v2.jpgEn 1561, le canal de Willebroeck est percé. Il permet aux bateaux de naviguer plus surement que sur la Senne dont le débit varie en fonction des saisons. Bruxelles y gagne un moyen de transport des marchandises, Haren en bénéficie aussi grâce aux industries qui se développent à son abord. Mais, en 1921, Bruxelles, décide que pour le développement de son port, elle doit annexer les communes bordant le canal, soit Laeken, Neder over Heembeek et Haren. Notre commune perd ainsi son autonomie!

     

    ACTE DEUX

    v3.jpgEn 1835, la première ligne de chemin de fer du continent européen est instaurée entre Bruxelles et Malines. Elle passe (encore) par Haren.

    Mais le chemin de fer se développe vite. Avant que la jonction Nord-Midi ne soit réalisée (1952), les trains étaient limités aux gares du nord et du midi. Pour les former et les entretenir, deux gares de formation ont été établies: une à Forest, l'autre à Haren appelée "Schaerbeek formation" (alors qu'elle est à 95% sur Haren!). Les terrains utilisés sont des terres peu valorisables, régulièrement innondées (pré aux Oies). La conjonction du chemin de fer et du canal permet à certaines industries de se développer, ce qui est à priori plutôt bénéfique. Schaerbeek formation est à 95% sur Haren et occupe près d'un tiers du territoire de l'entité!

     

    ACTE TROIS

    v4.jpgEn 1915, les allemands installent un base pour leurs dirigeables à Haren dans le but de bombarder Paris. Très vite, cette base devient un aérodrome pour avions. Bruxelles en a largement profité (jusqu'en 1949) même si on lit encore ça et là la mention erronée "aérodrome d'Evere". Or la SABCA (qui collabore au projet Ariane et d'autres) le site n'est plus consacré à l'aviation puisqu'il va acceuillir le nouveau siège de l'OTAN. Haren reste lièe à l'aviation au travers de la la SABCA déja citée, de BELAIRBUS, EUROCONTROL, et de différentes sociétés de fret aérien implantées sur son territoire.

    Pendant la seconde guerre mondiale, Haren va souffrir de la présence conjointe du chemin de fer et de l'aérodrome sur son territoire en étant de fait une cible stratégique régulièrement bombardée comme m'en ont témoigné des "anciens". Une bombe canadienne serait encore présente rue du pré aux Oies (entre la petite rue du Camp et la rue Cortenbach)

     

    ACTE QUATRE

    v5.jpgDans les années 70, la STIB exproprie les meilleures terres agricoles de Haren pour construire son plus grand dépot; et pourtant, le service offert est loin de valoir les inconvénients qu'il génère; Haren étant toujours mal couverte par ce qui se voudrait être un service public . Les agriculteurs prennent leur retraite et leurs enfants quitent notre village. Une nouvelle population, plus "citadine" vient s'intaller dans ce qui devient petit à petit un "dortoir". De plus, des zonings, Millenium ou "Bassin collecteur en ont profité pour s'installer.

     

     

    Comme on le voit, ce sont les moyens de transport qui devraient être facteurs de progrès qui sont à la base du déclin de notre village.