Ce lundi, une poignée d'activistes avaient décidé de bloquer les accès au chantier de la future prison. Rappelons qu'un recours devant le Conseil d'Etat contre les permis d'urbanisme et d'environnement est toujours pendant, Cafasso a décidé de ne pas en tenir compte et d'accélérer les travaux!
Quoi qu'il en soit, la police est intervenue et a procédé à 90 arrestations administratives, sans faire la distinction entre manifestants et badauds.
Je vous propose de lire ici le témoignage d'une de ces personnes arrêtées:
"Le policier "qui veut partir?"
Moi:"Et bien moi bien sur"
Deux policier content de leur farce:" et bien on a notre premier".
Ils essayent alors de me mettre des menottes plastiques, je demande pourquoi et evite pendant quelques secondes les menottes, mais quand un policier tente de me faire une clef de bras je me laisse faire.
Ils m'emmene alors sur le terrain d'entrée du chantier et veulent m'assoir par terre.
Je refuse de m'assoir dans la boue, ils me font assoir de force. Je demande un carton pour m'assoir, le policier me dit qu'il n'y en a pas, je propose alors des planches qui sont placées à deux mètre. Le policier refuse alors sans raison.
Assis par terre, ils me placent un blocs de signalisation rouge entre les jambes. Le ridicule me pousse à refuser cet objet et je demande qu'on m'explique le but de celui-ci. Les policiers refusent ou sont incapables de m'expliquer la raison de ce bloc. Je le repousse donc plusieurs fois et je le fait valser par deux fois, toujours en exigeant qu'on m'explique le but de la manoeuvre. S'ils y tiennent, il doit y avoir une raison explicable.
Frustrés, ils replacent le blocs et se mettent chacun sur un de mes pieds pour m'empécher de bouger. Il faut noter qu'ils ont fait cela avec délicatesse, sans douleur.
Encore une fois le ridicule me fait m'esclaffer et je souligne à mes deux amis policiers la stupidité de la situation: ils ne savent pas pourquoi ils font cela, je ne sais pas ce que je fais là et nous réalisons une sorte de mascarade de jeux scouts de mauvais gout.
Ils invitent finalement une autre personne à se mettre devant moi et s'en vont libéré de cet état absurde.
La position est réellement inconfortable (sans compter le froid de la boue) et heureusement nous ne sommes pas resté très longtemps, j'imagine une 20aine de minutes.
Ensuite compressé dans un minibus, nous sommes installés, toujours les mains dans le dos, dans le couloir central.
Je demande alors pour combien de personnes ce véhicule est assuré. Ils s'exclament, oh l'emmerdeur est là. Pour réponse, l'un me dit qu'il est possible que le véhicule ne soit pas assuré du tout... qui se sent au dessus des lois ?
Au final, pour ma part, je n'ai que les poignets contusionnés... et un peu plus mal au genou, mais pour cette partie là c'est moins pire que le badminton ;-).
Et si j'ai mal dormi c'est surement du à l'énervement et la colère... une énergie qui peut être transformée positivement (pas que en courbature et insomnie )."