Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Biodiversité - Page 11

  • Un pélerin à Haren

    faucon.jpgSurprise ce lundi pour des habitants de la rue du Beemdgracht lorsqu'ils ont vu un magnifique rapace se poser quelques instants à leurs côtés. Ce visiteur n'était autre qu'un faucon pélerin. Si cet oiseau de proie se réimplante depuis quelques années en Belgique, il semble se sentir bien en région bruxelloise, puisque sur la cinquantaine de couples nicheurs recensés dans notre pays, six ont couvé dans notre région en 2012: 3 fauconneaux à la collégiale Saint-guidon à Anderlecht, 3 fauconneaux à la cathédrale des Saint Michel et Gudule à Bruxelles, 3 fauconneaux à l'église Saint-Antoine d'Etterbeek, 2 fauconneaux dans un immeuble à appartements à Evere, 4 fauconneaux à Notre-Dame de Laeken, 2 oeufs non éclos à l'église Saint-Hubert de Watermael-Boisfort.

    On m'a également rapporté qu'un faucon pélerin avait été vu sur le sentier "De Beek" (entre Haren-Sud et le Moeraske).

     PeregrineFalcon.jpgLe Faucon pélerin:(Falco peregrinus) est une espèce de rapaces robuste, de taille moyenne, réputé pour être l’oiseau le plus rapide du monde en piqué. Ses proies sont presque exclusivement des oiseaux, mais certains individus peuvent également s'attaquer à de petits animaux terrestres. Ce faucon ne construit pas de nid, et niche essentiellement sur des falaises, plus rarement sur des arbres, des structures ou des bâtiments élevés.

    Chez la sous-espèce nominale Falco peregrinus peregrinus, le dos est gris foncé, le ventre est crème avec des dessins noirs. Les joues sont blanches, avec une sorte de tache noire en forme de moustache. Les pattes sont jaunes, le bec est noir-bleuté, court et recourbé dès la base et les yeux sont noirs. Les juvéniles sont bruns avant de prendre la couleur des adultes. De légères variations peuvent exister au sein des autres sous-espèces. Comme pour les autres Falconidae, la femelle est plus grande et plus lourde que le mâle, parfois de 30 % (on parle souvent des mâles comme étant tiercelet). Les narines de l'animal sont également dotées de sortes de déflecteurs, de cônes irréguliers (comme l'entrée des réacteurs d'avions), qui lui permettent de respirer pendant ses piqués.

    faucon_pelerin.jpgLe faucon pèlerin est un animal plutôt silencieux. Son cri le plus fréquent est un « ka yak, ka yak » assez perçant et sec. En cas d'alerte, le cri est un rapide « kek-kek-kek » qui peut aller en s'amplifiant si un intrus continue de s'approcher. Il existe aussi un cri plus traînant au moment des parades d'accouplement. On dit que le faucon huit ou qu'il réclame.

    Les yeux des faucons pèlerins ont deux fovéas, pour les vues normale et lointaine. La vue utilise la moitié du volume du cerveau et peut percevoir en même temps trois zones, une frontale en relief et deux latérales lointaines, capables de détecter un pigeon en vol à plus de six kilomètres.

    Comme les autres Falconinae, il ne fait pas de nid. Il utilise des anfractuosités rocheuses des falaises abruptes où il aime vivre (ou dans la façade des grands bâtiments) pour y pondre ses œufs directement sur le sol. Il aime les zones abritées des intempéries, par exemple par un surplomb rocheux, et assez souvent orientées au soleil (donc vers le sud dans l'hémisphère Nord). On a repéré des nidifications jusqu'à 3 600 m d'altitude dans les Montagnes rocheuses.

    La ponte et la couvaison ont lieu pour la Belgique, entre avril et juin. Il y a une couvée par an comprenant de 2 à 5 œufs. Ceux-ci ont une base claire, mais fortement tachetée de brun-rouge. Selon le nombre des taches, l'œuf peut avoir une apparence allant d'un crème tacheté à un brun-rougeâtre. Après la ponte, l'incubation est assurée principalement par la femelle, mais également par le mâle et dure environ un mois (de 28 à 32 jours, dans la majorité des cas). Les poussins naissent à peu près en même temps. Si la première couvée est rapidement perdue, la femelle peut pondre une seconde fois (ponte de remplacement). Ce comportement est beaucoup plus rare chez les populations boréales, du fait de la faible durée de la belle saison.

    Les jeunes sont capables de voler au bout de 35 à 45 jours. En moyenne, ils sont 1 ou 2 à survivre jusqu'à cette étape. Après l'envol, les parents apprennent aux jeunes à chasser, en volant à leur côté avec une proie morte dans leurs serres, puis en la lâchant, jusqu'à ce que les jeunes arrivent à la toucher. Cette phase d'apprentissage, pendant laquelle le jeune reste encore dépendant de ses parents pour la nourriture, peut durer de 6 à 9 semaines, après quoi les jeunes se séparent des adultes. La maturité sexuelle est atteinte vers 20 mois et les premières reproductions ont lieu vers 2 ans. Entre les premiers vols et les premières reproductions, ce sont plus de 40 % des jeunes qui décéderont de causes diverses. La mortalité devient moins importante par la suite

    faucon_pelerin_redu_7g.jpgLa chasse a souvent lieu en début ou en fin de journée. Après avoir repéré sa proie grâce à son regard extrêmement perçant, le faucon la surprend généralement en effectuant une attaque en piqué. Celle-ci n'est jamais totalement verticale, mais conserve généralement un angle de 20 à 40°. L'attaque se fait par l'arrière de la proie, afin de réduire le risque pour le faucon d'être repéré. La vitesse en piqué n'est pas constante, et varie selon les changements d'angle de l'attaquant et selon ses mouvements d'ailes, nécessaires pour s'adapter à la trajectoire de la proie. À la fin du piqué, l'animal se remet plus ou moins à l'horizontale. En pratique, il peut continuer à descendre, être vraiment à l'horizontale, voire faire une ressource et remonter légèrement. L'approche finale est en fait fonction de la réaction de la proie. Celle-ci peut être directement saisie avec les serres, ou percutée avec celles-ci, et récupérée lors de sa chute, voire au sol. La proie heurtée est ainsi déstabilisée et se tue lors du choc au sol ou bien reçoit un coup de bec fatal derrière la nuque. Le bec du faucon pèlerin est par ailleurs muni d'une échancrure spécifique qui l'aide à sectionner les vertèbres de sa proie.

     

    Les photos illustrant cet article n'ont pas été prises à Haren

     

  • L'Argyronète, faune de Haren

    Argyronete_abdomen.jpgLe commandant Cousteau n'a pas inventé le scaphandre, cela fait bien longtemps qu'une araignée l'utilise pour plonger dans nos mares et ruisseaux calmes.

    L'Argyronète (Argyroneta aquatica) est une araignée assez grande, du même ordre de grandeur, par exemple, que l'Épeire diadème. Contrairement à beaucoup d'espèces, le mâle argyronète, long de 10 à 15 mm, est souvent légèrement plus grand que la femelle (8-15 mm).

    Chez les deux sexes, le céphalothorax et les pattes sont bruns avec des rangées de poils noirs très courts. Les quatre pattes postérieures portent également de longues soies fines caractéristiques. L'abdomen est gris. Sous l'eau, il prend une teinte argentée (d'où son nom : argyrus signifie argent en latin).

     

    Elle vit dans des plans d'eau ou des cours d'eau à faible courant et recherche une eau non polluée, riche en végétation et en invertébrés aquatiques.

     

    Vivant en quasi-permanence dans un milieu aquatique, l'Argyronète ne dispose pas pour autant d'organes respiratoires lui permettant d'assimiler l'oxygène dissous dans l'eau.
    Elle constitue donc une réserve en air. Les soies hydrofuges, qui recouvrent son abdomen, retiennent une couche d'air qui lui permet de respirer et d'évoluer dans l'eau.

     

    Une résidence subaquatique

    argyronete.jpgElle commence par tisser, sous l'eau, une toile en cloche qu'elle accroche aux végétaux. Puis, elle remonte à la surface chercher de l'air.
    L'air est collecté par une des pattes postérieures, stocké entre les longues soies hydrofuges de ses pattes, puis expulsé sous la toile en cloche. Plusieurs voyages sont nécessaires pour remplir la cloche de la taille d'une noisette.
    Dans la cloche, le taux d'oxygène est maintenu par diffusion avec l'eau environnante et grâce à l'oxygène émis par les plantes aquatiques. L'air doit tout de même être régulièrement renouvelé, mais dans un environnement optimal, l'argyronète peut rester trois ou quatre jours sans remonter à la surface.
    La toile de la cloche est aussi régulièrement consolidée.

     

    argyronete poisson.jpgL'Argyronète chasse sous l'eau avec aisance et capture de nombreux invertébrés aquatiques : insectes, larves, crustacés, vers, alevins. Les proies sont amenées, pour être consommées sous la cloche car la digestion externe est impossible dans l'eau.
    Comme toutes les araignées, l'Argyronète n'avale pas de nourriture solide : elle introduit des sucs digestifs dans la proie, puis suce la bouillie obtenue.

     

    Après une courte cour, le mâle est invité à rentrer dans la cloche où a lieu l'accouplement. Le couple peut rester ensemble plusieurs semaines.
    A la fin du printemps et en été, les œufs, disposés en cocon, sont également pondus sous la cloche. A cette occasion, certaines argyronètes construisent, pour leur progéniture, une chambre supérieure, séparée par une nappe de soie de leurs chambres parentales.

    Trois semaines après la ponte, les jeunes sortent du cocon, font leur première mue avant de quitter le cocon quelques jours plus tard. Certains d'entre aux sortiront de l'eau pour se disperser. Ils tendent alors un long fil de soie et s'envolent pour coloniser de nouveaux milieux.

     

     Les adultes sortent généralement de l'eau pour muer et sécher leur nouvelle cuticule (couche externe de l'épiderme des arthropodes).
    L'Argyronète passe l'hiver dans sa cloche d'air et peut vivre jusqu'à deux ans.

     

  • Grenouille rousse, faune de Haren

    grenouille 1.jpgCeux qui ont la chance d'habiter à proximité d'une mare ou d'un petit étang la connaissent bien; la grenouille rousse (Rana temporaria) est en effet avec le crapaud commun les batraciens les plus fréquents dans notre région. 

    Assez massive, elle possède un museau arrondi et des pattes robustes. Sa peau présente quelques verrues, et est brun grisâtre à roux voire rouge brique, vert ou jaunâtre, avec des marques sombres. Le ventre est clair et parfois tacheté. Une large tache sombre incluant les tympans est visible à l’arrière des yeux, et se prolonge parfois jusqu’au museau. Leur pupille est horizontale et l’iris est doré. Les adultes mesurent de 6 à 10 cm de long. Les mâles, généralement plus gris, sont un peu plus petits que les femelles et possèdent des sacs vocaux internes. Les oeufs, pondus en amas flottant, sont noirs au-dessus et blancs en dessous, et mesurent 2 ou 3 mm de diamètre. Les têtards, mesurant environ 4,5 cm, sont brun foncé à noir et ont une crête le long du corps.

     

    grenouille.jpgLa Grenouille rousse sort de sa période d’hibernation dès la fin du mois de février. Elles entament alors des migrations massives vers le site de ponte, par temps humide et lorsque les températures atteignent au moins cinq degrés pour rejoindre leur lieu de reproduction, ces grenouilles étant bien souvent fidèles à leur site d’origine. Lors de l’accouplement, le mâle s’accroche au dos de la femelle via les aisselles. Les femelles posent dans l’eau leurs œufs en amas flottant, chaque amas pouvant comporter de 700 à 4 500 œufs. Il n’y a en principe qu’une ponte ou un amas d’œufs pondus par femelle. Une fois les pontes déposées, les adultes regagnent leurs quartiers d’été, souvent proches de leur lieu d’hibernation. Les œufs se développent en 2 à 4 semaines. A l’éclosion, les têtards restent d’abord en groupe près du lieu de ponte. Ils migreront ensuite au fond de l’eau avant de se disperser un peu partout dans l’étang. Leur développement jusqu’à la métamorphose s’étend sur 3 à 5 mois. Il arrive parfois que les têtards ne se métamorphosent que l’année suivante. La plupart du temps, les pontes et têtards subissent des pertes considérables, et seuls 1% à 6% des œufs donnent des petites grenouilles. Aux alentours du mois de novembre, les Grenouilles rousses entrent en hibernation, et passent l’hiver en général dans la boue au fond de l’eau ou sur la terre ferme, dans des abris humides sous des pierres, de vieux troncs, tec. Elles atteignent l’âge adulte qu’à la fin de la deuxième année. Une Grenouille rousse vit en moyenne 6 à 10 ans dans nos régions, parfois 13 ans.

    Généraliste, la Grenouille rousse se nourrit principalement de nombreux invertébrés, dont les vers de terre, les arachnides, les limaces, ainsi qu’un grand nombre d’insectes, y compris aquatiques. Les têtards mangent plutôt du zooplancton, des morceaux de plantes et d’algues, des petits invertébrés aquatiques, et également divers détritus et cadavres de petits animaux. Les jeunes grenouilles consomment des petites proies (larves d’insectes, collemboles, etc.).

    Le héron cendré est sont plus redoutable prédateur, mais aussi la couleuvre à collier (déjà observée au Poelbos à Jette, mais jamais à Haren). A ces deux prédateurs "naturels", il faut ajouter les tortues de Floride, qui relachées dans nos mares et nos étangs font de véritables ravages sur les pontes et les tétards.

     

    Grenouille02.jpg

  • Etourneau, faune de Haren

    etourneau.jpgAllié des agriculteurs, redouté par les arboriculteurs, l'étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) est un passereau fréquent dans nos régions.

     S'il est apprécié par les agriculteurs, c'est parce qu'il est principalement insectivore, et il leur rend donc service. Par contre, il ne dédaigne pas complèter son régime avec des fruits et particulièrement les cerises, d'où l'ire des arboriculteurs! D'autant qu'il est très grégaire et se présente fréquemment en bandes de plusieurs centaines voire milliers d'individus. Il n'est pas rare de voir, surtout au coucher du Soleil, des nuées d'étourneaux dans un impressionnant ballet aérien. Le soir, il se choisit un dortoir, généralement un arbre, sur lequel plusieurs centaines d'individus trouvent place. etourneau vol 2.jpg

    La proximité des hommes ne l'effraie pas, aussi ces dortoirs peuvent se trouver en ville, et comme l'oiseau est bavard, je vous laisse deviner ce que la concentration de plusieurs centaines d'individus peut donner. Certaines municipalités usent donc de divers moyens d'éfarouchement, dont le recours à des rapaces pour les éloigner.

    Plus que le merle, l'étourneau est un parfait imitateur. Ainsi, j'ai eu la chance d'en héberger un (né en captivité) qui non seulement imitait parfaitement la voix humaine (mieux qu'un perroquet) mais surtout les bruits domestiques tels qu'ouvertures de portes ou sonneries de téléphones (j'ai décroché plusieurs fois alors que c'était lui qui avait "sonné").

    L'étourneau sansonnet niche dans des trous, dont il chasse volontiers d'autres espèces, ce qui peut entraîner une compétition pour les sites de nidification. Pour les lieux de nidification, en région bruxelloise, il entre en compétition directe avec l'espèce invasive que constitue la perruche à collier; comme celle-ci est très agressive, l'étourneau régresse dans notre région. 

    etourneau bis.jpg

  • Aeschne bleue, faune de Haren

    Aeschne-bleu-mle-a22534596.jpgLibellule de grande taille, son envergure est d'environ 11 centimètres pour un corps de 75 millimètres, l'aeschne bleue (Aeshna Cyanea) est relativement fréquente. Si son développement larvaire est lié à l'eau, l'aldulte se rencontre souvent loin des mares. Elle semble préférer les mares de petites tailles à condition qu'elles comportent des plantes à tiges émergeantes.

    Tant au stade larvaire (aquatique) qu'adulte, c'est un redoutable prédateur. Les larves possèdent des pièces bucales qu'elles projetent sur leurs proies pour les saisir. Les adultes chassent principalement en vol. A l'instar des hélicoptères, elles sont capables de vols stationnaires ou de changements brusques de direction, ce qui laisse peu de chance à leurs proies bien que la vitesse de leur vol n'excède pas les 25 kilomètres/heure. 

    larve_e1.jpgDès qu'un mâle repère une femelle, il l'attrape par la tête à l'aide d'appendices qu'il porte à l'arrière du corps, appelés « cerques abdominaux ». Ensuite, la femelle recourbe et place l'extrémité de son abdomen contre le deuxième segment abdominal du mâle. Entre-temps, le mâle transfère son sperme du huitième au second segment, adoptant une posture caractéristique, en cercle.

    La femelle arrimée à l'abdomen du mâle, les deux libellules exécutent quelques zigzags dans le ciel, puis se posent sur des végétaux, mais seul le mâle s'accroche à une tige. L'accouplement dure environ dix minutes s'il n'est pas perturbé par les conditions climatiques ou l'arrivée impromptue d'un autre mâle.

    L'accouplement terminé, le mâle lâche la femelle et reprend ses acrobaties aériennes. Quant à la femelle, elle demeure quelques instants sur les végétaux avant de partir en quête d'un site favorable à la ponte.

    exuvie1.jpgLa femelle dépose les œufs sur l'eau, dans des végétaux morts, voire dans des mousses, exceptionnellement dans des végétaux vivants. À l'aide de sa petite tarière, organe allongé situé à l'extrémité de l'abdomen, elle perce le tissu des plantes pour y insérer ses œufs, qu'elle range soit en ligne droite, soit en deux rangées parallèles.

    Elle s'observe le plus souvent en fin de journée.

     

     

     

    aeschne_bleue_yeuxl.jpg