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Un assemblage pour le moins curieux a vu le jour sur le campement du Keelbeek. Constitué de vieilles jantes de vélos, liées avec des lien faits de morceaux de chambres à air, cela a la forme d'un igloo et si une toile ou une bâche venait le recouvrir, cela ferait à coup sur un abri fort acceptable.
En attendant, cette structure "nue" fait penser à une installation artistique qui, ma foi, s'intègre plutôt bien dans le paysage.
Comme elles l'avaient promis, les associations du mouvement "patatiste" sont revenues ce 17 octobre à Haren pour fêter les patates.
Dès le vendredi après-midi, quelques volontaires ont entrepris de préparer une partie du terrain du Keelbeek afin d'y accueillir un verger.
Mais c'est en soirée (et une partie de la nuit) que l'affluence s'est manifestée. Combien étaient-ils? Difficile à dire dans l'obscurité (il n'y avait d'ailleurs pas assez de lumière pour permettre à HARENtv de filmer),au moins trois cent si pas davantage puisqu'à 22 heures il y en avait qui arrivaient encore!
Les participants, à la fois des harenois et des personnes extérieures au village ont commencé par débattre sur des thèmes comme l'accès à la terre, l'agriculture à taille humaine, la production locale et bien sur, la prison! Que ce soit autour d'un verre, sous une tente berbère, autour d'un feu de camp ou du grand écran de HARENtv, autant de lieux de discussions que de sujets.
Mais la soirée se voulait aussi festive et elle s'est poursuivie autour d'un repas ou les pommes de terre produites sur ce même champ étaient à l'honneur (on ne peut imaginer circuit plus court!) et par des concerts. Et si les pommes de terre n'ont pas servi à distiller de la vodka, certains ont fini très joyeusement la soirée et l'ont terminée avec l'équilibre d'un marin sur un navire pris dans une tempête (n'insistez pas, je ne donnerai pas de nom)!
En partant de ce constat concernant la future méga prison : "2 an et demi sans réponse, mérite de réaffirmer notre refus et d'expliquer comment les choses évoluent à Haren.", le Comité de Haren vous fait part du communiqué suivant:
Pas de MegaPrison à Haren ni ailleurs ! une absurdité sociétale et environnementale aux frais des citoyens
Depuis près de trois ans, le comité de Haren demande des réponses aux problèmes que pose l'établissement d'un méga-centre pénitenciaire sur le dernier espace vert accessible du village de Haren. Aucune réponse n'a été apportée à ce jour. Quid de la mobilité ? On ne sait toujours pas comment il est prévu de rentrer sur le site. Aucune réponse n'est avancée face à la problèmatique de l'enclavement de Haren. Aucune réponse n'a été apportée pour le maintien nécessaire d'espace public vert pour la population. Aujourd'hui le comité de Haren est donc, plus que jamais, farouchement opposé au projet de méga-Prison à Haren et déterminé à oeuvrer à une vraie opportunité pour Haren, ainsi que nous l'a promis la ville de Bruxelles. Dans un grand contraste avec le silence des autorités, de nombreuses associations nous soutiennent, enrichissent le débat et travaillent aujourd'hui à nos côtés. Grâce à cette collaboration, nous avons compris les choses suivantes : – les professionnels travaillant dans le milieu carcéral dénoncent les infrastructures de plus de 300 détenus, comme trop inhumaines. – les prisons créent plus de problèmes dans notre société qu'elle n'en résolvent. – différents pays ferment aujourd'hui des prisons. – sans augmentation de la délinquance, nous emprisonnons de plus en plus et de plus en plus longtemps. Construire de nouvelles prison n'est pas une réponse à la surpopulation carcérale. – il n'y a pas eu de débat parlementaire sur le mode de financement partenariat public privé (PPP) pour construire des prisons. – Le système de PPP est plus coûteux pour les pouvoirs publics que de recourir à l'emprunt. – La Cour des Comptes belge parle de flous dans le dossier. – La privatisation des prisons par PPP est dénoncée comme dangereuse dans différents pays (dont les USA et la France). L'état se décharge de sa responsabilité. Il est inquiétant que les pouvoirs publics se décharge de la gestion des problèmes de société. – les coûts de ce projet de méga-prison handicaperait toute autre politique pour la justice pour les 25 prochaines années. – les villes se doivent de conserver un minimum de terre arable. Penser la transition doit être fait d'une manière propre à chaque ville. – Etc. Les questions sans réponses ne font que s'accumuler. Comme si cela ne suffisait pas, on nous fait maintenant comprendre, alors qu'aucun permis n'a encore été accordé, que tout retard de construction coûterait cher à l'état. Cela souligne un peu plus l'absence de démocratie dans le processus. Nous demandons plus de transparence. Nous demandons l'abandon de ce projet impayable pour le pays, inhumain pour les futurs détenus et homicide pour notre village. Nous demandons qu'on puisse enfin penser à de vraies alternatives qui répondraient aux besoins de notre société en tenant compte de l'avis des professionnels des différentes questions que ce projet soulève. Non au projet de méga-prison, oui à une solution humaine.
Ce 16 octobre, c'est la Journée Internationale de l'alimentation qui a pour thème cette année l'agriculture familiale. Les Nations Unies soulignent ainsi l’importance des petits exploitants dans la sécurité alimentaire mondiale.
La Ville de Bruxelles a choisi de mettre le pain à l'honneur.
Mais à Haren?, il y a bien longtemps que notre village ne compte plus de boulangerie. Il y a quelques années, un jeune boulanger a bien essayé de s'installer rue Cortenbach, mais il n'a pu résister aux prix "cassés" pratiqués par l'épicerie qui fait aussi dépôt de pain.
En fait, la dernière boulangerie se situait justement à l'emplacement de l'actuelle épicerie (avant cela elle était à l'angle de la rue du Donjon et de la rue de Verdun). Elle était tenue par une certaine Marie-Ange Hauwaert dont la famille possédait une autre boulangerie près de la place Saint-Vincent à Evere.
Autre temps, autre moeurs: en ce temps là, le sac pour emballer le pain coupé était payant (25 centimes de l'époque). Il n'était pas rare de voir des clients ramener leur sac pour le réutiliser. C'était avant que le développement des grandes surfaces ne change la donne.
Jusque dans les année 70, le pain pouvait aussi être livré domicile à Haren (à vélo!). Il était donc possible d'avoir du pain frais au petit déjeuner sans devoir sortir de chez soi!
Soucieux du futur de la zone du Keelbeek, et plus généralement de notre village, des habitants de Haren ont décidé de lancer un appel. Le voici:
Nous, habitant(e)s et ami(e)s du Keelbeek, appelons à l'aide et au soutien !
Le Keelbeek, terrain de 18 ha de nature préservée à Haren (Bruxelles), est menacé à très court terme par le projet de construction d'une mégaprison de 1.200 détenu-e-s. La procédure de construction de cette mégaprison, la plus grande de Belgique, avance très rapidement.
La demande de classement du Keelbeek, introduite par des habitant-e-s et organisations de protection de la nature, a été rejetée par le Gouvernement Régional le 2 octobre 2014. Il est prévu que les travaux commencent au printemps 2015 et que la prison soit ouverte en 2017.
La prison devrait être construite par le groupe d'entreprises Cafasso, sous la direction de la Régie des bâtiments, pour le compte du Service Public Fédéral Justice. En dehors des constructeurs et des politiques, cette mégaprison ne convient à personne et est dénoncée comme une mauvaise solution par les travailleurs et experts du monde carcéral : elle aggrave les problèmes et n'en résout aucun.
Construire une nouvelle prison, bétonner des terres potentiellement nourricières : ce sont des choix de société qui exigent des débats. Ces débats sont redoutés et fuis par les commanditaires de cette mégaprison qui sont poussés par des intérêts financiers. Ils veulent accélérer sa construction et faire passer en force cette décision d'un autre temps.
Osons ouvrir ces nécessaires débats publics et parlementaires sur la politique carcérale, sur la gestion des finances publiques, sur le futur de l'agriculture et la souveraineté alimentaire de Bruxelles, sur les dénis de démocratie.
Nous, - habitant(e)s de Belgique, jugeant inacceptable le durcissement d'un système carcéral basé sur la répression et l'exclusion, motivé par le profit et entretenant l'illusion de la sécurité, - habitant(e)s de Belgique, condamnant les partenariats publics-privés qui assèchent les budgets publics au détriment des citoyens, et indignés par la corruption, - habitant(e)s de Bruxelles, soucieux-ses de la biodiversité de notre région et de son caractère vivable, inquiet(e)s de la fragilité de notre système alimentaire industriel face à l'accumulation des crises dans un futur proche, - habitant(e)s du village de Haren, attaché(e)s à cet unique espace vital de nature au milieu d'une accumulation démesurée d'infrastructures, - habitant(e)s et ami(e)s du Keelbeek installé(e)s sur ce terrain depuis août 2014, suite à la grande plantation collective de pommes de terre biologiques du 17 avril 2014, journée internationale des luttes paysannes - aux côtés des animaux et plantes qui vivent sur cette terre du Keelbeek,
ensemble, nous faisons appel aux habitant(e)s de ce pays, aux forces vives qui ne veulent pas participer à la guerre de tous contre tous et contre le vivant. Nous vous appelons à nous rejoindre, à nous retrouver sur ce terrain, à agir ensemble contre sa destruction évitable et pour continuer à créer et à entretenir les conditions propices à la vie, sur ces terres et ailleurs.
Non au bétonnage des terres, quelles qu'elles soient ! Non à la construction de nouvelles prisons ! Le modèle dominant s'effondre sous nos yeux. N'attendons plus.
Associons nos créativités pour créer un futur enviable pour toutes et tous. Rassemblons-nous ! Nous sommes en colère, d'une rage qui se nourrit de la tristesse viscérale face à la destruction et l'enfermement du vivant. Nous ne nous sentons pas impuissant(e)s, nous soutenons la vie et sommes soutenus par elle. Nous ne sommes pas seul-e-s et nous ne laisserons pas faire.
Nous appelons toutes et tous à venir à Haren découvrir le terrain du Keelbeek, profiter de cette nature, la faire connaître et participer aux nombreuses activités qui s'y déroulent. A occuper le terrain, l'habiter, y vivre, cultiver la terre et la protéger. Faisons foisonner la vie sur ces terres, de quelque manière que ce soit !
L'union fait la force. Vive le Keelbeek libre !
Signé : habitant(e)s et ami(e)s du Keelbeek à Haren, le 4 octobre 2014