Pour approfondir leur travail sur les prisons bruxelloises, les Ateliers urbains vous proposent d’aborder cette thématique via un atelier d’affiches poétiques, politiques et/ou humoristiques. Le cycle d’ateliers commence le mardi 19 novembre (de 10h à 17h) et se déroulera tous les mardis jusqu’au 10 décembre 2013 inclus. Aucune connaissance préalable n’est nécessaire pour suivre ces ateliers. Pour un meilleur déroulement, chaque participant est invité à venir plusieurs mardis, et pourquoi pas, à suivre tout le cycle. Les ateliers s’adressent bien-sûr aux riverains de Haren et de Saint Gilles, et restent ouverts à toutes et à tous qui s’intéressent à la problématique des prisons et de la ville. Ce cycle d’ateliers est gratuit, bien-sûr (lieu: proximité Porte d’Anderlecht, à dix minutes à pied de la gare du Midi).

Pour les infos et les réservations, contactez : reservation@ateliers-urbains.be

La nouvelle n'est pas une surprise, si ce n'est la date de son annonce, Freddy Thielemans quitte le maïorat de Bruxelles bien avant le terme le la législature. Les observateurs du monde politique bruxellois le savaient avant l'élection de 2012. Atteint par la limite d'âge imposée par les statuts de son parti, il avait néanmoins obtenu une dérogation pour pouvoir se représenter au poste de bourgmestre, un accord prévoyant son départ anticipé au profit d'Yvan Mayeur aurait été conclu à cette occasion.

J'ai questionné ce lundi des harenois pour leur demander ce qu'ils pensaient de cette situation et quel bilan dressaient-ils de ces 12 années de pouvoir.

Les réactions vont de l'indifférence (cela ne changera rien) au "bon débarras". Je suis certain qu'il devrait y avoir des personnes qui le regretteront, mais en ce pluvieux début de novembre, je n'en ai pas croisé.

Les reproches qui reviennent en premier concernent la sécurité, les cambriolages et autres faits de délinqance ainsi que les incivilités se sont multipliés ces dernières années à Haren. Or, Freddy Thielemans a réduit le commissariat à une antenne de police administrative (dont les horaires d'ouverture vont encore être réduits). Son discours, maintes fois répété est que "ce commissariat n'est pas rentable"!

Tant les commerçants que les habitants ne sont pas satisfait du nouvel aménagement de la place du village qui n'a pas tenu compte de leurs avis.

La rue de Verdun bis (rue des Jardins Potagers) est une bonne chose, sauf que les riverains se sont vus imputer une nouvelle taxe impayable par la Ville de Bruxelles!

Les habitants de Harenberg ressentent comme une agression les nouveaux logements (blockhaus) construits par la Ville et qui défigurent leur quartier (et ce n'est pas fini).

Pour un ex-enseignant, cela n'est guère une priorité pour lui: à Haren, les écoles n'ont plus de places et la population s'accroît.

Certains se posent la question de savoir ou est passé l'argent des compensations versées à la Ville pour les travaux TGV et Diabolo et qui manifestement n'ont pas été dépensées pour améliorer le bien-être des harenois comme cela se serait du (puisque les nuisances sont toujours présentes)!

Il est aussi reproché  Freddy Thielemans d'avoir menti aux harenois à propos de la future prison: en effet, il a toujours prétendu ignorer la teneur du projet, or la Régie des Bâtiments a affirmé avoir mis la Région et la Ville (donc le bourgmestre) au courant dès le début! 

Tous efforts ont été concentrés vers le centre de la Ville, pour nombre de ses  habitants, Haren est "la poubelle de Bruxelles", là ou on met tout ce que le bourgmestre ne voudrait pas dans le fond de son jardin.

La seule réaction positive concerne le terrain de foot synthétique et ses nouveaux vestiaires.

Pour la plupart des harenois que j'ai rencontrés, le remplaçant de Freddy Thielemans, Yvan Mayeur semble être un inconnu bien qu'il soit président du CPAS depuis 1995. Si un changement de style est probable, il est presque certain que la gestion de la Ville (donc de Haren) restera la même, en dehors du "chef", l'équipe restant identique.

A peine cinq mois après la commission de concertation qui lui a accordé son permis d'urbanisme, le projet Décatlhon a posé la première pierre ce 29 octobre. Pour etre correct, le nom exact du projet est "Leonardo" et est porté par ING Real Estate, filiale de la banque orange. En fait Décathlon n'est que l'enseigne principale qui trouvera place sur le site. Trois autres enseignes devraient se partager les près de 19000 m2.

Si dans une presse (mal informée?) le projet est situé à Evere, il se trouve en réalité majoritairement à Haren (Bruxelles Ville). Lors de la commission de concertation, la commune d'Evere n'a d'ailleurs eu qu'une voix minoritaire et son avis défavorable a été balayé par l'avis majoritaire des représentants de Bruxelles-Ville.

Les motivations d'Evere étaient les suivantes:

"Elle reproche en effet au projet de ne pas installer sur son site des activités "productives" conformément à l'affectation des zones d'industries urbaines. En outre, les promoteurs ne règlent pas les problèmes de mobilité et les reportent sur les autorités publiques (commune et région). Le carrefour concerné va être complètement congestionné non seulement en semaine mais également le samedi. Evere redoute aussi d'avoir à supporter du parking sauvage à proximité du site."

Lorsqu'on sait qu'il y a 857 places de parking prévues, et que contrairement à une entreprise "classique" qui ne génère du trafic qu'aux heures de pointe, les centres commerciaux eux en génèrent toute la journée y compris (et surtout) le samedi. Celui-ci viendra s'ajouter dès 2015 à celui du nouveau siège de l'OTAN (et par la suite  celui de la prison).

Les harenois peuvent craindre que l'accroissement du trafic de transit chaussée de Haecht ne reporte une partie de celui-ci vers le centre du village. Le nouveau plan de circulation avec la mise à sens unique de certaines voiries est censé apporter une réponse à ce probème. Mais ce plan n'est qu'en phase test, restera-t-il d'application avec les mêmes objectifs? L'avenir nous le dira.

Un passage pour créer des liens, c'est ainsi qu'a été présenté le passage Joe Van Holsbeeck lors de son inauguration ce 23 octobre.

Les harenois étaient venus en nombre pour assister à l'événement. Mais c'est vrai que c'est eux, par l'intermédiaire du Comité qui ont proposé de nommer une nouvelle artère de Haren du nom de ce jeune victime d'une absurde violence.

Les parents de Joe ainsi que sa grand-mère étaient présents lors de la cérémonie mais ont préféré se montrer discrets. Si ils sont sensibles à l'hommage rendu à leur fils, cela réveille aussi en eux de douloureux souvenirs. Comme depuis le début, ils ont gardé une attitude digne et sans haine. Et conformément à leur souhait, la voirie choisie n'est pas une voie principale, mais une liaison avec une valeur symbolique.

En dehors des traditionnels discours des politiques, on retiendra surtout l'intervention du procureur Eric Janssens qui fut en charge du dossier à l'époque. Il a souligné que comme l'avaient dit les parents de Joe, il ne fallait pas lier jeunesse et violence. Il a aussi souligné l'attitude positive que les amis de Joe avaient montrés après ce triste événement.

Ce sont des enfants qui ont dévoilé la plaque de rue portant le nom de Joe. Bientôt, une plaque reprenant des messages positifs viendra la complèter.

Aussitôt après l'inauguration, un bouquet est venu fleurir le pied de la plaque.

La Ville de Bruxelles vient de dévoiler son nouveau plan logement. Si sur le fond, c'est-à-dire présenter une offre de logements répondant à la demande croissante à Bruxelles notamment pour les bas et moyens revenus, l'intention est louable, la forme est pour le moins discutable.

Dans le cadre de Haren, 107 appartements sont prévus. Et malgré les déclarations des élus qui prétendent que ces logements doivent s’intégrer dans le tissu existant, cela augure de leur part une parfaite méconnaissance du terrain. En effet, Haren est constitué majoritairement de maisons unifamiliales et ce qu’ils se proposent de bâtir sont des immeubles à logements multiples comme ils l’ont déjà fait à Harenberg (et ce n’est pas fini).

On peut aussi douter de leur souci d’intégration dans les quartiers quand on voit ce qu’ils ont déjà commis. Je ne prendrais comme exemple que ce citoyen habitant Harenberg qui il y a quelques temps avait introduit une demande de permis d’urbanisme pour repeindre sa façade en blanc. Ce permis lui avait été refusé sous prétexte que cela portait atteinte à l’unité du quartier. Quelques mois plus tard, la Ville de Bruxelles faisait construire dans la même rue des cubes de béton peints en blanc… Manifestement les règles d’urbanisme ne s’appliquent pas à tous de manière équitable…

Mais ce qui est très inquiétant, c’est le manque de vision globale de ce nouveau plan logement. En effet, permettre à de nouveaux habitants de se loger, c’est très bien, mais encore faut-il que le reste suive : or aucune infrastructure collective (école, administration, loisir n’est prévue pour accompagner ces nouveaux logements. Pour vous donner un exemple, les écoles de Haren ont du refuser des inscriptions cette année faute de place. Qu’en sera-t-il quand il  aura de nouveaux habitants.  Des petits bouts doivent donc aller (en bus ou en voiture) à plusieurs kilomètres de leur domicile pour avoir l’enseignement auquel ils ont droit. Et la Ville n’a pas non plus négocié avec les acteurs des transports en commun pour adapter l’offre ! Rien non plus pour favoriser le retour des commerces de proximité, au contraire, la politique de la Ville (et de la Région) est de favoriser la concentration des commerces dans de grands centres commerciaux.

Va-t-on vers un modèle «à la française » ou toutes les fonctions sont séparées : d’une part, le logement, d’autre le commerce et enfin les zones d’activité ?

Pourtant au départ, le terme « CITE » désignait un lieu qui présentait une mixité de fontion : logement, loisirs, enseignement, services, commerce, artisanat… Mais les français ont dévoyé le mot et il désigne  présent de véritables ghettos qui sont synonymes d’exclusion sociale mais aussi des zone de non-droit dans lesquelles la police ne se risque que rarement.

Est-ce cela que nous prépare la Ville mais aussi la région (qui a un projet de 78 appartements) et quelques promoteurs ?

Et pourtant, il y a des logements qu'ils pourraient rénover avant d'empiéter sur l'espace des citoyens...