En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Quel parfum embaumera le ciel de Haren dans les prochaines années? Compagnies aériennes et constructeurs se lancent de plus en plus dans la recherche de biocarburants. Je vous avait déjà parlé de la KLM qui opère des vols vers les Etats Unis et les Antilles en utilisant du carburant à base d'huile de friture recyclée (relire "Et si le ciel embaumait... la frite" en cliquant ici).
A présent on apprend que South African Airways alliée à Boeing allait faire voler des avions avec du carburant fabriqué partir de tabac! Ce ne sont pas les feuilles de la plante à Nicot qui seront utilisées mais les graines qui seront pressées pour en extraire de l'huile. Il s'agit en plus d'une variété de tabac transgénique (dont les graines sont plus grosses) dépourvue de nicotine. Si le but est de trouver un remplaçant au pétrole et de réduire l'empreinte carbone, pour certains cette solution est peu écologique. Elle mobilise en plus de grandes superficies agricoles qui ne sont donc plus disponibles pour l'alimentation (on parle d'une superficie supérieure à celle de la Belgique pour couvrir les besoins de SAA)!
Dans le même ordre d'idée, Boeing voudrait faire voler des avions avec de l'huile de cuisson de loempias recyclée. Histoire de couvrir le marché asiatique sans doute...
On a pu le constater ces derniers jours, il semble que les harenois (mais pas qu'eux) sont mal informés au sujet de la future prison. Ainsi, certain ont été surpris par le coup de force de la Régie des Bâtiment qui a clôturé le parc "Teletubbies"d'autorité ces derniers jours.
Des actions d'informations vers la population sur la réelle portée de ce projet ont été initiées, non par les autorités qui ont pourtant un devoir à ce propos, mais par des associations citoyennes.
C'est ainsi que les automobilistes circulant chaussée de Haecht ont pu se trouver ce mardi face à des "bagnards" qui en quelques mots leur exposaient la portée du projet de prison. Un flyer complétait cette info, le tout présenté de manière sympathique, loin de l'agressivité de la régie des bâtiments et de certains de ses représentants!
L’emprisonnement de Haren est le résultat d’un processus initié il y a très longtemps. Si pris individuellement, chaque événement ne peut être considéré comme entièrement négatif, la combinaison de l’ensemble contribue à l’incarcération de notre village.
Premier barreau : 1561 percement du canal de Willebroek
Au départ, le creusement du canal était plutôt une bonne chose. En effet, les « zavelsteenen » extraites des carrières de Haren étaient acheminées par voie d’eau, or la Senne était une rivière trop capricieuse pour être navigable toute l’année, le canal apportait une bonne solution à ce problème. Ce n’est que quelques siècles plus tard que le canal aura une conséquence néfaste pour le Village. Au début du XXème siècle, Bruxelles désirait étendre son port et surtout pouvoir se prétendre port de mer. Mais la hauteur des ponts fixes ne permettait pas l’arrivée des cargos. La Ville de Bruxelles a tout simplement annexé en 1921 les communes situées en aval de ces ponts à savoir Laeken, Neder over Heembeek et Haren afin d’y créer un avant-port accessible aux navires de mer. Les harenois, ont ainsi perdu le contrôle de la gestion de leur village, avec toutes les dérives que cela implique.
Deuxième barreau : 1835, arrivée du chemin de fer
Au début, la ligne Bruxelles-Malines (la première du continent) n’était pas très envahissante : elle longeait la Senne relativement loin du centre du village. Mais avec le développement du transport ferroviaire, le problème de la formation des trains et d’un site d’entretien s’est rapidement posé. Ces installations ne pouvant prendre place au centre de la ville, le site de Haren s’est imposé au nord de Bruxelles pour y implanter ce qui est improprement baptisé « Schaerbeek-formation » (95% se trouvant sur le territoire de Haren). Ce site occupe un tiers du territoire du village et le coupe littéralement de la Senne et de Neder over Heembeek. Pour être honnête, cela n’a pas eu que des conséquences négatives : des industries se sont développées dans le bas de Haren, tandis que le haut restait agricole et a largement profité du chemin de fer pour exporter sa production (une gareétait même dévolue). Mais depuis les temps ont changés, et si des indemnités ont été versées à la Ville pour compenser les inconvénients de la construction de la ligne TGV et du viaduc Diabolo, les harenois n’en ont pas vu la couleur. D’autant que l’offre de transport a diminué au fil des années.
Troisième barreau : 1915, installation de l’aérodrome
Début de la première guerre mondiale, l’occupant allemand choisi Haren pour installer une base pour Zeppelin afin de bombarder Paris. A la fin du conflit, la Belgique récupère les installations pour y créer ses aviations militaires et commerciales. La SABENA a donc vu le jour à Haren en 1923 ! Au dire des anciens harenois, cela amenait d’ailleurs un tourisme dominical désireux de voir des aéronefs. L’aérodrome de Haren (et non pas d’Evere !!!) a été exploité jusqu’en 1949, pour être supplanté par Melsbroek puis par Zaventem qui avaient des pistes plus longues, adaptées aux avions modernes. Mais Haren n’en a pas été quitte avec les avions puisque la piste 25 droite, la plus longue et la plus utilisée de Zaventem implique le survol direct à basse altitude du village. Au niveau de l’ancien aérodrome, seule la firme de construction aéronautique SABCA s’est maintenue.
Quatrième barreau : 1967, installation de l’OTAN
Le général De Gaulle ne voulait plus de l’OTAN en France, et Bruxelles s’est proposée… Le site actuel est déjà situé à Haren (et pas à Evere comme l’écrivent des journalistes peu scrupuleux) mais est très excentré par rapport au village. Mais depuis, le rideau de fer est tombé et, qui aurait pu le croire, cela a des conséquences pour Haren (effet papillon ???). En effet, des pays issus de l’ancien bloc de l’est ont rejoint l’alliance atlantique et donc le nombre de représentants et de fonctionnaires a augmenté. L’organisation se trouvait donc à l’étroit dans des bâtiments de toute façon construits à la hâte. De nouveaux bâtiments sont donc construits sur l’ancien site de l’aérodrome (en démolissant au passage le remarquable aérogare art déco « Avia Palace » qu’aucun politicien n’a eu le courage de classer et de préserver) se rapprochant ainsi du centre de notre entité avec même une entrée au coin de la rue Arthur Maes et de la chaussée de Haecht !
Cinquième barreau : 1970, construction du dépôt de la STIB
Ce ne devait être qu’un petit dépôt de bus. Mais pour le construire il a fallu exproprier les meilleures terres agricoles de Haren ! Et puis au fil du temps, ce petit dépôt s’est étendu, encore et encore… a présent c’est aussi un dépôt de tram et il a même une piste d’essai pour le métro (qui pourtant ne devrait jamais venir à Haren !). Un « dégât collatéral » est que les agriculteurs se sont mis à vendre leurs terres, et que le haut de Haren, dont la seule industrie était jusqu’alors la SABCA, a vu se développer les zones d’activité avec même de nouvelles voiries (Bassin Collecteur, Métrologie…) Ceci enclavant un peu plus le village.
Le verrou : 201?, implantation d’une méga prison
Les autorités ont longtemps laissé croire aux citoyens que la future méga-prison s’implanterait sur le site des anciennes usines Wanson. Mais, par hasard, ils ont appris que cela ne représentait qu’une infime partie du projet, et que celui-ci annexerait toute la coulée verte du « Keelbeek », privant ainsi les harenois d’un accès pédestre ‘(et bucolique) au village voisin de Diegem ainsi que d’un parc qu’ils avaient affectueusement baptisé « Teletubbies ». La décision a été prise par des fonctionnaires de l’administration qui a la réputation d’être la plus mal gérée de Belgique, la Régie des Bâtiments, sans même tenir compte de l’opposition à la forme de ce projet émise par les premiers usagers à savoir les magistrats et les avocats
Au Sud : la STIB
A l’Ouest : le canal et Infrabel (Schaerbeek-formation)
Emoi ce jeudi matin au Keelbeek: des ouvriers et des engins sont arrivés sur la ZAD accompagnés d'un géomètre pour clôturer la zone.
Dans un premier temps, c'est la partie supérieure du Keelbeek (soit le parc "Teletubbies") qui est concernée. Mais le reste devrait suivre.
De l'aveu même des ouvriers, pour effectuer leur tâche, des arbres devront être coupés! Les ZADistes sont donc attentifs, car pour couper un arbre de "haute tige" un permis est nécessaire, or aucun n'a été délivré à cet effet!
Pourquoi cet empressement à priver les harenois de cette zone? On nous répond que ces clôtures sont là pour sécuriser le futur chantier. Or aucun permis pour un chantier n'a jamais été délivré. L'enquête publique n'a même pas encore débuté! Passage en force donc de la part du consortium et de la Régie de Bâtiments? (il est vrai que certains de ses fonctionnaires "s'asseyent" volontiers sur les procédures légales). A moins qu'ils ne veuillent "marquer leur territoire" comme un chien lève la patte!