Ils n'y ont pas pensé
Seveso. Ces trois syllabes n’évoquent rien aux plus jeunes. En fait c’est le nom d’une commune d’Italie touchée en 1976 par une importante pollution à la dioxine. Depuis, l’Europe a émis une directive qui impose au états membre d’identifier les sites industriels à risque et à prendre’ des mesures adaptées comme des moyens d’information de la population et l’établissement de plans catastrophe.
Comme nous le rappellent chaque premier jeudi du mois midi les essais de sirène, Haren est concerné. Plusieurs entreprises sont considérées comme haut risque. Il s’agit de dépôts de carburant le long du canal (chaussée de Vilvorde) mais aussi d’une entreprise qui stocke des produits chimiques toxiques boulevard de la Woluwe Machelen.
En cas d’accident présentant un risque chimique, la première mesure est de demander la population de rester confinée l’intérieur des bâtiments, portes et fenêtres fermées. Mais si le risque est plus grand, l’évacuation peut être imposée comme ce fut le cas en mai dernier Schellebelle lorsqu’un train transportant des substances toxiques a déraillé. Car évidemment, il n’y a pas que les installations fixes qui présentent un risque. A ce propos, la ligne 26 est un axe important pour les convois de marchandise et … il longe le site de la future prison !!!
En cas d’alerte, si une mesure de confinement suffit, cela ne devrait pas poser trop de problème dans le pénitencier ; tout au plus cela pourrait être gênant lors de la relève du personnel. Mais si le risque est plus important et qu’une évacuation est nécessaire, il serait douteux que les autorités aient les moyens d’évacuer rapidement 1190 prisonniers (plus le personnel) alors que déjà maintenant certains transferts planifiés ne peuvent même pas être assurés. Et puis il faudra bien les caser quelque part… Et si on les laisse sur place, cela pourrait faire de la prison une immense chambre gaz. La ligne verte du Keelbeek deviendrait alors un couloir de la mort. Les mauvaises langues diront que cela apporterait une solution au problème de surpopulation carcérale.
Bien sur, personne ne souhaite qu’un tel accident se produise, mais il faut envisager le pire pour le prévenir, et il serait douteux que ceux qui ont décidé de l’implantation de la prison y ont pensé, car si c’était le cas, Haren leur serait immédiatement apparu comme un mauvais choix !