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Billet d'humeur (le coin du râleur) - Page 36

  • Le cimetière au conseil

    cimetière.jpgIl est charmant notre petit cimetière. A l'échelle de notre village, il ne comporte pas de monuments prestigieux comme d'autres dans notre région, et en dehors de la famille seigneuriale van der NOOT (marquis d'Assche) et du malheureux Jo Van Holsbeek, il ne compte pas de sépulture de célébrités. Mais les harenois y sont attachés.

    Pourtant, ces dernières semaines, des harenois m'ont interpellé par rapport à la dégradation de l'entretien du cimetière. Plusieurs allées et carrés commencent à être envahis par la végétation faute d'entretien. Cette situation semble avoir commencé lorsque la Ville a décidé de ne plus affecter en permanence un fossoyeur à Haren (par mesure d'économie). Il était pourtant utile, car si il n'y a pas d'enterrement tous les jours à Haren, entre deux inhumations, il occupait son temps à entretenir les lieux. En plus, la côtoyant régulièrement, il connaissait la population de notre entité. En son temps, une pétition avait circulé pour empècher son départ, malheureusement sans effet.

    cim03.jpgLa Ville envoie de temps en temps une personne pour entretenir le cimetière, et effectivement, lors de ma dernière visite je l'ai croisé au détour d'une allée, vautré sur une tombe en train de téléphoner, sa charrette avec ses outils l'attendant à quelques mètres. En me voyant débarquer, il s'est précipité sur moi en me rappelant que les photos sont interdites dans les cimetières (mais sa motivation était certainement autre que la protection de la vie privée des défunts).

    cim a.jpgMais les témoignages les plus interpellants ont rapport à certaines inhumations. Ainsi, le témoignage d'un policier qui a assisté à titre privé à un enterrement:

    "Les agents communaux ont commencé par casser la pierre du caveau pour l'ouvrir! Ils ont pris les couronnes comme de simples sacs poubelle, des fleurs en sont tombées à cause de leur brutalité. Lorsqu'ils ont descendu le cercueil, celui-ci était complètement penché, on a tous imaginé le corps tourner à l'intérieur. Et en plus, ils plaisantaient entre eux. Ce manque de respect pour le défunt et pour la douleur de ses proches est intolérable!"

    Voici encore des raisons pour lesquelles les harenois se sentent méprisés par la Ville de Bruxelles!

    debaets.jpgCe lundi 7 octobre, une élue de l'opposition (Bianca Debaets, CD&V) compte interpeller au suet de cette problématique le collège échevinal en séance publique du Conseil Communal.

    Quelle sera la réponse de nos édiles? Prétenderont-ils encore que les harenois sont traîtés comme les autres bruxellois (j'en connais pour qui l'existence du Père Noël est moins douteuse) ou le (futur ex) bourgmestre ressortira-t-il son argument favori concernant la non rentabilité de certaines prestations à destination du public?

     

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  • Les Raisins de la Colère

    DSCN1330.JPGC'est dans une petite ruelle, entre la rue de Verdun et la rue des Jardins Potagers, que nous avons rendez-vous. Ce lieu est méconnu de la plupart des harenois, mais il est vrai qu'il y a peu, c'était encore une impasse. Nous arrivons devant deux charmantes fermettes qui donneront bientôt son nom à cette rue: la rue des Fermes à Chicon. Devant l'une d'elle, une vigne nous offre généreusement ses grappes juteuses.

    DSCN1317.JPGCes maisons semblent en excellent état, et pourtant Nadia, une voisine nous apprend que depuis que son ancienne propriétaire les a vendues au Fond du Logement de la région bruxelloise, celles-ci sont inocupées. Enfin pas tout à fait, car depuis quelques semaines, des squatters les occupent.

    DSCN1335.JPGCe sont eux que nous sommes venus rencontrer. Et dès l'entrée, c'est la surprise: nous sommes loin de notre idée préconçue d'un squat avec son désordre et ses dégradations. Les occupants semblent ici très respectueux des lieux, et cherchent même à les améliorer. Faute d'eau courante, ils ont aménagé des "toilettes sèches" (dont ils récupèrent le compost pour leur potager), une citerne récupère l'eau de pluie, un four à pain est en cours de construction...

    DSCN1015.JPGIls ont baptisé ce lieu "le Jardin des Hérissons" en hommage à ce mammifère, encore très présent à Haren et pour lesquels ils ont aménagés plusieurs abris.

    DSCN1348.JPGNadia nous apprend que le Fond du Logement a tout fait pour rendre ces maisons inhabitables, ainsi, ils ont fait enlever les compteurs de gaz, d'eau et d'électricité.

    En fait, même si le rôle de cette institution est de mettre à disposition des logements, dans ce cas-ci, sous les instructions de sa tutelle (le secrétaire d'Etat Christos Doulkeridis), elle semble se comporter comme un vulgaire spéculateur qui laisse se dégrader un bien pour y bâtir ensuite un ensemble plus imposant et rémunérateur.

    DSCN1338.JPGUn projet de 78 logements (encore disproportionné pour Haren) existerait, mais pour cela, d'autres propriétés devraient être acquises, ce qui est loin d'être fait, et aucune demande de permis n'a encore été introduite. Il se passera encore quelques années avant que d'éventuels travaux ne débutent.

    DSCN1332.JPGC'est pourquoi les Hérissons (nos squatters), ont tenté de négocier une autorisation d'occupation à titre précaire. Mais loin d'avoir obtenu satisfaction, c'est au contraire un avis d'expulsion qui leur est parvenu ce lundi. La bataille juridique n'est pas terminée, mais la disproportion des moyens entre les parties nous fait penser au combat entre le pot de fer et le pot de terre...

    Si monsieur Doulkeridis a quelque contrôle sur le Fond du Logement, son attitude est très éloignée des valeurs pour lesquelles il a été élu. Serait-ce l'exercice du pouvoir qui l'a changé à tel point qu'il préfère à présent se pavaner devant les objectifs lors de l'inauguration de cages à lapins et d'aligner ainsi des chiffres plutôt que d'entretenir et de maintenir ce qui existe (mais c'est moins médiatique).

    DSCN1339.JPGLe mot de la fin, je le réserve à Nadia, la voisine: "Ils sont parfaitement intégrés dans le quartier, s'ils sont expulsés, fatalement d'autres viendront, mais les nouveaux venus ne seront pas nécessairement une aussi bonne chose pour le voisinage."

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  • A propos de Haren

    DSCN1302.JPGPour ceux qui n'ont pu assister à la soirée débat du jeudi 26, voici le speech qui a servi d'introduction:

    "Le 26 mai 2013, une personne a eu un malaise sur le terrain dit du Keelbeek . Après un appel des secours, les premiers sur place dans les dix minutes, Machelen-Vilvoorde. L’on constatera la présence de Bruxelles-Ville, vingt minutes à une demi-heure après l’appel, argument à l’appui pour le retard « Ils ne connaissent pas le quartier, ils se sont perdus ». Fait divers, mais symptomatique de la situation de Haren. Annexée en 1921 pour l’extension du canal. Depuis, Haren sert avant tout pour l’imposition,  l’extension des services techniques ainsi que le besoin territoriale  de Bruxelles villes et sa région.  Tout cela, en total mépris du particularisme, des souhaits et des besoins de ses habitants. DSCN1305.JPGS’il existait une logique politique ou économique en 1921, actuellement  l’annexion d’Haren est devenu une aberration géographique s’apparentant plus à un système (n’ayons pas peur des mots) colonial qu’une collaboration bilatérale. Des faits,  si nous sommes assez grands pour accueillir le plus grand dépôt de la S.T.I.B, nous sommes trop petit pour un point Mobib ou une amelioration des services des transport. Si nous sommes assez grands pour accueillir une prison, nous sommes trop petits pour une police de proximité 24h sur 24. Si nous sommes assez grands pour répondre en grande partie à la crise du logement de Bruxelles Ville, nous sommes trop petits pour des  infrastructures  devant répondre aux besoins d’une démographie galopante sous la pression de la ville. Nous pourrions énumérer en détail ces problématiques qui vont du projet de 130 logements de la rue Harenberg en passant par la prison et au pseudo projet de mobilité d’Els Amp qui répond avant tout a un projet global dont Haren sera encore le cochon payant.  Rapport 13.9.2013, Régie des bâtiments, prison de Haren . DSCN1308.JPG« Chercher un  désenclavement supplémentaire via la chaussée de Haecht ». Avec le projet  d’une rue Harenheyde bis, il ne faut pas être Ray Charles ou Gilbert Montagnier pour voir ce que signifie désenclavement  via la chaussée de Haecht.  Extension par le cœur de Haren. Depuis de nombreuses  années de nombreux comités et habitants ont tenté le dialogue avec Bruxelles Ville et la région. Le monde politique répondant plus par un discours électoraliste que par des faits. On vend plus un emballage qu’un contenu. Rentrant bien dans la définition de Denys d’Halicarnasse sur ce qu’est devenu l’homme politique. « En ses heures graves, les sentiments que révèle le langage des hommes publics sont ceux que doivent nécessairement éprouver des ambitieux dépourvus de sciences. Croyant soutenir des thèses contraires, ils ne s’aperçoivent pas que leurs conduites sont identiques et que le discours de l’un renferme celui de l’autre. » Juin 2012,  une aire de jeux en bois intégré dans le parc d’Haren, rue pré aux oies  a été incendié. Promesse faite par Bertin Mampaka alors échevin des espaces verts de créer une nouvelle aire de jeux multi générationnel. Beau projet dont le dossier sera préparé par des habitants de Haren et remis à Mampaka en présence de Joëlle Milquet. . Un budget sera même proposé par l’échevinat. Mais nouvelle législature, El Ktibi, dossier perdus, dossier deux fois envoyé, pas de réponse. En attendant, pour l’adolescent, il n’existe aucune infrastructure pour les accueillir. Sauf…dans la futur mega prison où est prévu un terrain de foot, un terrain de basket etc….  DSCN1310.JPGPour le dialogue concernant la méga prison, Laurent Moulin subira la même déconvenue. Jusqu’aux compensations, un flou étrange l’accompagne. Par exemple pour le projet Diabolo, Infrabel, la compensation pour Haren a été de 2800.000 euros.  En retour Haren ne bénéficiera que de 600.000 euros non pour un plus, mais pour la restauration de la place Cortenbach. Travail qui aurait dû être accomplis de longue date. Mais la priorité étant toujours ailleurs ….à Bruxelles Ville. Reste quand même 2.200.000 mis dans les caisses de Bruxelles Ville. Et même pas la décence de restaurer le seul terrain de foot rue de Verdun accessible à tous. Et surnommé le terrain à bosses vu l’état déplorable. Plus restauré depuis plus de 20 ans. Sans oublier une infrastructure électrique ne répondant plus aux besoins d’une démographie en augmentation causant des baisses de tension et des cables brulant dans le sol . Dernier en date aout 2013, rue harenberg.  Je ne m’étendrai pas plus en avant sur les relations unilatérales entre Bruxelles et Haren. Mais force est de ce questionner que tire Haren de l’annexion par Bruxelles Ville. La capitale n’est elle pas devenu un poids de plus en plus lourd pour Haren . Et quelle arme reste-t-il pour notre village, faute de dialogue constructif appuyé par des faits et non des emballages vides. "

    Jean-Pierre RAMAKERS

    Vous pouvez prolonger le débat en réagissant via les commentaires de ce blog.

     

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  • Le crime paiera

    mpr04.jpgContrairement  ce que prétend le dicton, le crime va payer... mais pas nécessairement ceux auxquels on pense.

    En fait, pour la construction de la prison de Haren, les autorités ont choisi un mode de financement appelé DBFM (pour "Design, Build, Finance and Maintain).

    Concrètement, l'Etat confie la conception et la construction de la prison à un consortium privé qui en assurera également la maintenance mais aussi certains services tels que la restauration et la blanchisserie... En contrepartie, l'Etat versera au consortium une rente annuelle pendant 25 ans aux termes desquels, il récupérera la pleine propriété des bâtiments.

    capri03.jpgOn peut déjà s'étonner de l'abandon par l'Etat d'une partie de ce qui était une compétence régalienne à un consortium privé dont le centre de gravité se trouve hors de nos frontières!

    Si on considère le coût de construction estimé, 331 millions d'euros (mais on sait que dans la construction, coûts et délais sont rarement respectés), cela fera de cette prison un des complexes de logements les plus chers de la région (300000€ par personne hébergée en chambre double ou triple...)

    Mais combien cela coûtera?

    mpr02.jpgSi on prend juste l'aspect construction, sur une base de 300 millions (pour simplifier les calculs) le remboursement du capital de départ coûtera 12 millions d'euros par ans. Oui mais, les investisseurs privés attendent un rendement annuel sur le capital investi à deux chiffres après impôts. Sur une base minimaliste de 12% cela fait une somme annuelle de 36 millions d'euros qui viendraient s'ajouter au 12 millions cités précédemment soit une rente annuelle de 48 millions d'euros. Au bout des 25 ans, l'Etat aura donc déboursé 1200 millions d'euros soit 4 fois de coût initial! Et cela ne tient pas compte de l'indexation ni des tâches de maintenance et des services.

    Si l'Etat avait emprunté 300 millions à 8% (taux très élevé), en payant 48 millions par ans, il aurait remboursé capital et intérêts au bout de 8 ans et la charge d'intérêt n'excèderait pas 60 millions soit un total de 360 millions d'euros.

    1200 millions - 360 millions = 840 millions d'euros que l'Etat (donc les contribuables) paiera en plus!

    Et pourtant on sait que le département de la justice manque d'argent pour payer des services essentiels en prison pour assurer la réinsertion des détenus et éviter la récidive tels que psychologues assistants sociaux ou encore pour assurer des soins de santé corrects, sans oublier l'aide juridique (pro deo) qui manque d'argent.

    Mais alors pourquoi avoir choisi ce mode de financement qui semble si défavorable?

    mpr03.jpgEn fait, si la Belgique veut rester un bon élève de la classe pour l'Europe, elle doit éviter de s'endetter davantage. Et si les services tels que maintenance, restauration et blanchisserie sont inclus dans ce contrat, c'est pour éviter qu'il soit considéré comme un endettement "caché".

    Enfin, il est peu probable qu'on connaisse un jour le montant exact de la rente que versera l'Etat; ce type de contrat comporte toujours des clauses de confidentialité surtout pour les questions financières. Mais lorsqu'il s'agit d'argent public, ce type de disposition est anormale!

    "La gestion en bon père de famille" ne fait décidément pas partie des bonnes pratiques de nos dirigeants!

     

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  • Haren au pays des Pharaons

    pol car b.jpgL'Egypte a ses pyramides, Haren devrait avoir sa méga-prison!. Le point commun entre les deux est la dimension pharaonique!

    Mais est-ce bien raisonnable? Dans l'état actuel du système pénal belge, la construction de nouveaux établissements pénitentiaires semble être un impératif; car à moins d'une réforme des peines, la surpopulation carcérale restera une triste réalité. Mais plutôt que de mettre en chantier des prisons qui mettront des années avant de sortir de terre, un peu de courage et de volonté politique permettrait de résorber ce problème comme cela se fait au Pays-Bas ou au contraire de la Belgique, ils ferment des établissements (en recourrant aux peines alternatives par exemple).

    L'étendue du projet justifie le qualificatif de pharaonique: 18 hectares regroupant 7 établissements pour un total de 1190 détenus (avec une marge de surpopulation de 15% soit 178 de plus).

    LA PRISON-page-004.jpgD'un point de vue sécurité, la Ville de Bruxelles par la voix de son (futur ex?) bourgmestre se repose sur le fédéral et n'entend pas renforcer la police à Haren (au contraire). Mais on peut aussi se demander si un établissement d'une telle taille avec un nombre aussi important de détenus serait gérable en cas d'émeutes.

    La situation et la conception même de l'établissement ont de quoi choquer les harenois: elles les privent en effet d'un espace vert qu'ils apprécient au profit de délinquants (sans oublier la suppression d'un accès vers Diegem).

    La mobilité est un autre problème qui n'a pas encore été sérieusement étudié (on place la charrue avant les boeufs). Les estimations actuelles (sources officielles donc peu fiables) parlent de 1000 personnes se rendant chaque jours vers la prison (personnel, visiteurs...) à quoi il faut ajouter les transferts et les fournisseurs. Les transports en commun actuels sont largement insuffisants. Un arrêt SNCB pourrait être installé à proximité sur la ligne 26 mais aucun plan n'existe à ce propos chez INFRABEL et il semblerait qu'aucune concertation n'ait été entamée. De toute façon, vu le retard du RER et le fait que les dessertes locales n'intéressent pas les dirigeants du rail belge... Côté STIB, tout au plus envisage-t-on de desservir la ligne 64 avec des bus articulés (bien du plaisir aux chauffeurs rue de Verdun et rue des Jardins Potagers...)

    pp02.jpgLe projet actuel prévoit que l'entrée principal de la prison se fasse par le boulevard de la Woluwe (pour les sorties faisons confiance aux experts de l'évasion). Mais tant la commune de Machelen et la région flamande y sont farouchement opposées. De toute façon, l'essentiel du trafic généré par la prison devrait transiter par la chaussée de Haecht, déjà saturée actuellement et qui devrait encore connaître un accroissement de son trafic avec l'OTAN et Décathlon. Les harenois craignent donc qu'une partie de ce flux ne se reporte sur le village!

    Un autre problème est le mode de financement de cette méga-prison; cela concerne non plus les seuls harenois mais tous les contribuables belges. J'aborderai ce sujet dans un prochain article.

    Une réunion d'information devrait être organisée par la Régie des Bâtiments le 24 septembre à l'école Harenheyde, mais cela reste à confirmer.