A la veille du rassemblement citoyen sur le site de la future prison, Laurent Moulin a rassemblé les infos qui avaient été réellement données aux harenois concernant ce projet. Le constat est édifiant!

"Petite lecture des comptes rendu des forums de quartier. J'étais sûr qu'on nous avait parlé de la prison entre le Bvd de la Woluwe et le rue du Chicon... c'est encore plus édifiant que cela. A quoi devrait-on comparer cette campagne de désinformation ? Et Picqué qui dit que les dés sont jetés ! Oui je suis furieux."

Fevrier 2009:

Des rumeurs circulent sur l'éventualité de la construction d'une nouvelle prison sur les anciens terrains de l'OTAN. Ce sont des rumeurs non fondées, selon la ville. Elle est d'ailleurs plus intéressée par la création d'un zoning industriel, offrant des possibilités locales d'emplois, qu'une prison financée par l'autorité fédérale.

Mars 2010:

En ce qui concerne la construction d'une nouvelle prison, aucune décision n'a encore été prise au jour du Forum. Le Bourgmestre et l'Echevin de l'Urbanisme avaient un rendez vous avec le Ministre de la Justice pour mettre les points sur les «i». Un grand problème serait celui de la mobilité. Un vaste parking doit être prévu pour les visiteurs et le nombre de véhicules qui transiteraient par Haren augmenterait encore. Il y a aussi l'aspect sécuritaire lié aux transferts de prisonniers. Citons encore le problème du bruit des sirènes. La prison procurerait-elle éventuellement de l'emploi pour des Harenois ou ceux-ci risquent-ils d'en être exclus ?

Février 2011:

La construction de la prison a été décidée par l'autorité fédérale. Elle a payé 65 millions d'euros pour un terrain sur l'ancien site de l'Otan. Cette nouvelle prison remplacerait les prisons de St Gilles, Forest et Berkendael. Elle pourra accueillir 1190 détenus: 1000 hommes, 160 femmes et 30 places pour les jeunes délinquants en centre fermé. Le Bourgmestre souhaite un transfert sécurisé des prisonniers. Certains habitants demandent quelle influence pourraient avoir sur la vie harenoise une mutinerie, des grèves de la faim ou des évasions. La construction de la prison suscitera un détournement du trafic des avions vers Diegem. Cette situation est accueillie favorablement par les habitants.

Janvier 2012:
La construction de la prison a été décidée par l'autorité fédérale et serait située sur le terrain de la rue de Witloof. Mais cela reste à ce jour de la spéculation parce qu'en raison de la longue crise gouvernementale, il a fallu attendre la nomination d'un nouveau Ministre de la Justice et il faut que ce nouveau ministre reprenne les mêmes priorités que son prédécesseur. La ville a donc peu d'informations à communiquer. Si cette prison devait se construire, le Collège mettra tout en oeuvre pour garantir la qualité de vie à Haren. Les habitants n'ont pas à faire les frais des "problèmes fédéraux". La Police de Bruxelles ne sera certainement pas appelée à surveiller les détenus, car elle a déjà plus que sa part de travail et manque déjà de moyens. A contrario, ses moyens devraient être mieux employés pour endiguer la multiplication des cambriolages qui affectent Haren.

Et au conseil communal le 27 février 2012:

M. le Bourgmestre.- Comme je l'ai répété devant ce Conseil, il est évident que ni la Ville ni la population de Haren ne doivent subir ce projet de construction d'une prison. Je persiste à croire que la Ville et la population doivent pouvoir se retrouver dans ce projet, au travers du processus participatif (...)

M. Ceux, échevin.- Le 31 janvier 2012, la Régie des bâtiments a effectivement lancé un marché sous la forme d'un partenariat public privé DBFM (Design, Build, Finance, Maintain) pour la construction d'un pôle carcéral de 1.190 personnes au nord de la Ville de Bruxelles, sur le territoire de Haren, et plus particulièrement dans le périmètre situé entre le boulevard de la Woluwe, la chaussée de Haecht et les voies de chemin de fer. (...) Dès l'amorce de ce dossier, la Ville a fait savoir avec fermeté que la venue de la prison devrait s'accompagner d'une série de compensations en matière de mobilité et de sécurité, de sorte que le projet ne constitue pas une charge pour Haren, mais bien une opportunité. (...)

M. le Bourgmestre.- Mais rien n'a encore été décidé !

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Lors de la présentation du nouveau plan mobilité de la Ville de Bruxelles ce mardi 13 mars, le bourgmestre, Freddy Thielemans s'en est pris verbalement aux cyclistes. A tel point qu'une des personnes présentes ce soir là, a décider de prendre sa plume et de lui adresser une lettre ouverte. Nous avons décidé de publier ici cette lettre. Bien sur, si le bourgmestre souhaite y répondre, nous publierions également sa réponse dans les mêmes conditions.

"Monsieur Thielemans,

J’ai été bien surpris par votre emportement ce mardi 13 mars, et si nous ne nous sommes pas compris, je préfère revenir sur la question.

Vous parlez d’incivisme dont sont responsables certains cyclistes et d’autre part vous justifiez l’infraction de certaines règles grâce à votre exemple de « cheminements dans les parcs ».L’exemple des parcs est évidement un bon exemple de petit contournement de règles. Il y a également des expériences très intéressantes qui montrent que nous sommes enclins à faire de « petites infractions ». Ces incivilités sont, sur la route, aussi bien les cyclistes brulant les feux que les voitures se parquant sur les passages pour piétons ou le non respects des zones à circulation locale. Qui peut juger de l’importance de l’une par rapport à l’autre et de leur degré de dangerosité ?

Votre rôle, il me semble, est d’oeuvrer pour l’implémentation de règles justes et utiles pour l’ensemble des citoyens, non de nous encourager à ne pas respecter certaines règles enjustifiant votre comportement. Et moins encore de stigmatiser les utilisateurs de l’un ou l’autre moyen de transport. Si je comprends mal vos propos, je serais heureux que vous m’expliquiez ce que vous entendez par « incivilités » et ce que vous voulez passer comme message avec votre exemple de « cheminement dans les parcs ».

Je vous félicite pour l’ambition du plan de mobilité communal et je conçois bien qu’il faut un certain courage encore aujourd’hui pour présenter un tel plan aux belges francophones. J’ose espérer que vous allez vous donner les moyens pour l’implémentation de celui-ci, et cela sans parti pris, sauf la volonté convaincue d’améliorer la vie des Bruxellois. Pour justifier mon souci et présenter un exemple d’incivilité à Haren, je me permet de vous renseigner cet article de Haren Vision : Les squatters de pistes cyclables

Sincères salutations,

Laurent Moulin

Papa d’Elisabeth et Joséphine"

L'avis de la commission de concertation est tombé et est favorable au projet d'un promoteur immobilier concernant le coin de la rue Twyeninck et de Kasteelhof. Même si le projet doit encore être approuvé par le collège, il paraît peu probable que ce dernier ne tienne pas compte de l'avis rendu (lire aussi "Marronniers menacés" en cliquant ici).

Pourtant, les riverains avaient des arguments pour s'opposer au projet sous la forme présentée:

"Nous ne sommes pas opposés à tout projet immobilier, nous sommes bien conscients que ce sont des terrains à bâtir et que les marronniers étaient condamnés à plus ou moins court terme. Mais ce projet-ci s'inscrit mal dans le quartier. Ils veulent construire un immeuble à appartements multiples alors que l'ensemble du quartier est constitué de maisons uni-familiales. Le style architectural, pour peu qu'on puisse parler de style, s'apparente à celui d'un blockhaus, les alignements ne sont pas respectés et ils ont prévu des terrasses qui auront une vue plongeante directe sur les jardins voisins, violant ainsi l'intimité des autres habitants."

Aucun de ces arguments n'a été retenu par la commission qui a préféré relever que le promoteur avait tenu compte de remarques émises à propos d'un précédent projet refusé.

Ce que regrettent aussi les riverains, c'est qu'avec la disparitions des arbres, aucune plantation compensatoire n'est prévue dans le quartier. Ceux qui sont venus s'installer rue Twyeninck ou Kasteelhof il y a quelques années pour leur aspect encore vert, en sont pour leurs frais. Grâce à la politique de quelques-uns, Bruxelles va perdre petit à petit son titre de capitale verte.

Le site actuellement choisi pour l'implantation de la nouvelle prison est-il le seul choix offert, et surtout est-il le meilleur? Les responsables interrogés jusqu'à présent ont avoué du bout des lèvres qu'aucune autre solution n'avait été envisagée. Alors, vu que l'étude de mobilité sera certainement très défavorable à ce projet pharaonique, sans être exhaustif, explorons d'autres possibilités qui pouvaient s'offrir (y compris ailleurs à Haren).

 Saint-Gilles, Berkendael, Forest: évidemment, on pense en premier lieu à rénover les infrastructures existantes. Mais, dans ce cas, il faudrait reloger les détenus pendant les travaux de rénovation, et, compte tenu de la surpopulation chronique de la population carcérale en Belgique, cette solution n'est pas envisageable.

Schaerbeek-formation: situé également à Haren, il s'agit d'un site industriel et son choix n'entamerait donc en rien la ruralité du village. Il devrait néanmoins être dépollué. Au niveau communication, il est en rapport direct avec la chaussée de Vilvorde (quatre voies, capacité supérieure à celle de la chaussée de Haacht). Pas encore de transports en commun, mais les possibilités existent (y compris via la SNCB). Mais ce site est convoité pour y installer un nouveau stade (en remplacement du stade Roi Baudouin, plus ou moins menacé par le projet Neo)

 Futur ex-site de l'OTAN: encore à Haren, mais cette fois le long du boulevard Léopold III. Les transports en commun existent déjà, il suffirait de les renforcer. Deux obstacles: primo le délai d'obtention des terrains (il faut attendre que le nouveau siège soit terminé) et secundo, la convoitise des promoteurs qui y voient déjà des bureaux pour les sociétés souhaitant être près du ring et/ou de l'aéroport.

Le Marly: au niveau communication, la proximité du ring et de la chaussée de Vilvorde semble idéale. Seuls les transports en communs sont à développer. Mais ce site serait réservé à des entreprises utilisant le canal (elles ne se bousculent pas!) pourtant une partie de ce site a été promise à B-Post qui veut y installer son centre de tri de colis.

Hopital militaire: une grande partie de ces bâtiments est actuellement à l'abandon (j'ai pu le vérifier moi-même y ayant tourné un film). de plus il existe une réserve foncière autour. L'accessibilité est la même que pour le Marly avec toutefois des bus qui y arrivent et dont la Ville aimerait renforcer le service. Evidemment ce site relève de la défense nationale...

L'hippodrome de Boisfort: ce site n'est actuellement occupé que par quelques golfeurs (et on sait que l'entretien d'un terrain de golf est tout sauf écologique). Ils pourraient migrer vers Tervueren par exemple. Ce site présente l'avantage d'être le plus proche du palais de Justice (parmi ceux qu'on a présentés) avec des accès aisés et de nombreux transports en commun. Les esprits chagrins diront que sa proximité de la forêt permettra aux évadés de se cacher facilement...

Il existe encore d'autres sites dans la région bruxelloise qui pourraient accueillir la nouvelle prison. Aucun n'a fait l'objet d'étude comparative préalable au choix opéré, ni d'un point de vue incidence, mobilité ou même coût pour le contribuable. De quoi douter de la compétence de nos gouvernants et des hauts-fonctionnaires qu'ils nomment.

N'oubliez pas de signer la pétition en cliquant ici

Laurent Moulin, qui suit le dossier pour HAREN tv et le Comité des Habitants, a pu obtenir des précisions de la part de la régie des bâtiments.

Après que Haren se soit vu annexer le Noendelle pour l’installation de la STIB, alors que toute la vallée nous était déjà inaccessible, occupée par les chemins de fer, le Dobbelenberg, la dernière zone verte de détente du village va nous être aujourd’hui dérobée. Adieu les télétubies, adieu le Keelbeek et adieu les balades parmi les cornouillers sanguins et les jeux de cerf-volant sur cette terre humide et calcaire si typique de notre pays de chicon.